#Gaming: L’enfance / Les jeux vidéos et les enfants, match ou pas ?

Si il y a bien un débat qui n’a pas pris une ride,  c’est bien celui qui porte sur l’usage des jeux vidéos par les enfants. Certes, du chemin a été parcouru depuis les 1980/1990, le digital a acquis ses lettres de noblesse et est rentré dans nos pratiques quotidiennes. Il est fini le temps où un enfant qui passe son temps libre sur un ordinateur est forcément un hacker accro aux drogues et à la solitude. Le débat reste ouvert cependant autour de l’âge à partir duquel autoriser les jeux vidéos et surtout leurs effets sur le psychisme de l’enfant. Petit tour du champ de bataille…

Les jeux comme outil d’éveil 

De l’eau a coulé sous les ponts depuis l’avènement des premiers jeux. Le marché ne se limite plus (dans l’imaginaire collectif) aux jeux de guerre et autres GTA. Les enfants de la fin des années 1990’s se souviennent sûrement d’Adibou et de ses chansons. Le jeu éducatif est aujourd’hui florissant pour enfants comme pour les adultes d’ailleurs. Les aventures du Professeur Layton, les jeux Wii, la Cerebral Academy ou même Réussir: Code de la Route (dispo sur Switch au besoin) ont largement prouvé que les opportunités qu’offrent le digital en matière d’outils éducatifs. Selon certaines études, le jeu vidéo permet de développer les réflexes, l’analyse ainsi que favorise l’apprentissage de la représentation dans l’espace. Dans une étude publiée dans la revue médicale Annals of Neurology, une expérience a montré que les enfants qui jouent ont un meilleur temps de réponse aux stimulis. Ceux qui jouent en ligne ont, de plus, des facilités à la sociabilisation et aux travail d’équipe. 

“Mais c’est ultra violent !” 

Combien de fois est-ce qu’on a pu entendre des parents s’insurger de la violence des jeux vidéos, du côté solitaire du gaming ou encore de potentielles lésions au cerveau causées par un trop plein d’écran trop tôt. 

Il convient tout d’abord que le gaming, comme tout loisir, peut mener à certaines dérives. Ce n’est, cependant pas parce que vous buvez un petit verre de rouge de temps en temps au repas que vous êtes alcooliques, si (on vous voit) ? Le gaming est avant tout un loisir et peut révéler une passion que l’enfant peut partager avec ses camarades dans la cour de récréation et même une vocation pour la création digitale. 

Notons, que la classification PEGI (ou Pan European Game Information) est utilisée sur les jeux vidéos comme les films depuis 2003 et est mise à jour suivant les évolutions du marché du gaming. Les étiquettes qu’on peut retrouver sur la jaquette d’un jeu pour un achat physique ou sur la page du site marchand à l’achat en ligne. Ce classement permet ainsi d’indiquer non seulement l’âge recommandé pour l’usage d’un jeu mais aussi si il y figure l’usage de drogues, du langage grossier, de la violence et même des achats intégrés (c’est à dire des achats facultatifs ou non à faire directement dans le jeu pour améliorer un personnage, se procurer du matériel…). Chaque âge recommandé correspond à une liste de critères bien définis. Les jeux moins de 12 ans, par exemple, sont classés comme telles lorsqu’il y a allusion à caractère sexuel légère. Ceux classés moins de 16 ans, quant à eux, peuvent contenir du tabac, des drogues, des jeux de hasard ainsi que de la violence explicite. Cette classification est donc un indicateur à usage des parents qui peuvent ainsi faire leur choix quant aux jeux à mettre sous la main de leurs enfants. 

Les jeux pour enfants, top ou flop  ? 

Le marché du gaming est aujourd’hui ultra diversifié et encadré et offre de nombreuses possibilités pour l’usage d’un enfant quel que soit son âge. Ce qui semble poser problème finalement n’est pas tant l’usage d’un média digital mais les pratiques qui lui sont induites. Ce sont elles qui peuvent ainsi mener à des dérives comme l’enfermement sur soi, l’irascibilité, la fatigue chronique…

Les chercheurs tendent ainsi à s’accorder pour dire qu’il vaut mieux “éduquer les enfants numériquement” , les éduquer au numérique pour limiter les mauvaises pratiques dans un monde ultra connecté. 

Le psychiatre Serge Tisseron, par exemple, propose une formule appelée “3/6/9/12” basée sur ces âges qui représentent des caps dans le développement de l’enfant. Avant 3 ans, par exemple, c’est la relation avec l’adulte qui compte, les écrans ne sont pas indispensables. Vers 6 ans, l’enfant est plus ouvert sur son environnement et surtout explore beaucoup. C’est le moment où l’on peut utiliser les écrans et autres outils numériques dans une démarche créative style photographie … 

Le jeu vidéo c’est donc comme une boîte de Ferrero Rocher, c’est bon mais si on mange toute la boîte c’est moins cool. Le médium digital peut ainsi être une merveilleuse opportunité pour l’éveil et le développement de l’enfant… à condition d’être encadré de manière bienveillante par un adulte. Le jeu peut d’ailleurs également être un levier d’échange et de partage avec toute la famille comme on a pû le voir avec l’expansion des jeux participatifs et des consoles de salons comme la Wii, la Switch ainsi que les jeux Mario Kart ou Just dance. La pratique de ces jeux dans un schéma familial peut ainsi permettre d’apprendre les bonnes pratiques de manière ludique tout en valorisant les concepts de collaboration et de partage pour que le jeu reste un plaisir.

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