En 2019, seuls 10% des compositeur.ice.s de musique en activité sont des femmes. Iels représentent, d’ailleurs, 80% des effectifs en écoles d’art mais seuls 20% vivent de leur travail. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que les acteur.ices, par exemple, gagnent en moyenne 9% de moins que leurs homologues masculins. Cet écart se creuse même jusqu’à 42% dans le milieu de la réalisation. 

Oui, oui, vous avez bien lu. Non, ces chiffres ne datent pas de 1950 mais bien d’aujourd’hui. Si le mouvement #metoo a, certes, permis d’apporter plus de visibilité à la situation des femmes dans le milieu de l’art et plus particulièrement le cinéma, il reste encore du chemin à parcourir. 

Le milieu de l’art reste largement dominé par des stéréotypes patriarcales et est imprégné de discrimination genrée (le plus souvent intégrée et normalisée) à l’encontre des femmes mais aussi minorités de genre. C’est autour de ce constat que se sont réunies en 2020 les trois fondatrices du projet qui, si elles exercent des métiers différents, partagent, pourtant, une expérience commune. Marie De Lerena est productrice et autrice compositrice du groupe Sisterhood project, Marion Degorce est directrice artistique et Julie docteur.e en histoire de l’art contemporain. Des milieux différents, donc, bien que reliés par la créativité. Leurs ressentis du milieu cependant convergent. La discussion se conclut alors en un constat simple : il faut montrer. Il faut montrer ces artisans créatifs, ces artistes et leurs productions. Il faut montrer leurs expériences. Il faut montrer pour libérer et avancer enfin.  

Un événement brûlant 

Montrer, éduquer, discuter, célébrer, soutenir, c’est cela l’essence du Burning Womxn Festival. L’événement se veut inclusif et intersectionnel mais surtout tout public et pluridisciplinaire. L’objectif est de mettre en place un lieu d’échange et de partage réservé aux artistes femmes et minorités de genre. Il accueille ainsi des artistes de tous horizons. La programmation est, de plus, composée essentiellement de personnalités émergentes. 

Le festival comprend en plus des concerts, des tables rondes, des conférences, du spectacle vivant, une marketplace ainsi qu’une exposition d’art graphique et photographique. L’événement souhaite ainsi s’intégrer dans un mouvement de réflexion autour de l’art. Le partage donc mais également la pédagogie sont mis à l’honneur pour un festival qui souhaite non seulement célébrer et soutenir mais surtout sensibiliser et questionner au travers d’une programmation qui se veut underground, pionnière et audacieuse. 

Et ensuite ?

A l’origine du festival, l’association Burning Womxn étend ses actions en dehors de l’événement. Un nom qui n’est d’ailleurs pas anodin. Le nom fait référence aux femmes brûlées au cours de l’histoire du monde, traitées de sorcières pour avoir usé de leur liberté d’être et de penser. Ce “x” inscrit ainsi l’association dans une démarche non genrée et inclusive voulue par les trois fondatrices. Elle est pensée, à l’instar du festival, comme un lieu d’expression pour tous les artistes quel que soit leurs identité et expression de genre. L’association Burning Womxn, par son action et son festival, se veut une tribune pour valoriser les oubliés, les invisibles et tous ceux qui ne rentrent pas dans les cases du cis-stème. 

L’association a pour souhait de diversifier et d’intensifier son action et surtout de pérenniser son festival afin d’en faire un tremplin pour les voix passées et à venir de la lutte des genres. 

L’événement se tiendra les 28 et 29 mai 2022 à La Maroquinerie, à Paris de 10h à 23h. 

La billetterie des concerts est ouverte sur ce lien : https://web.digitick.com/ext/billetterie5/?site=burningwomxn Pour soutenir le festival : https://www.helloasso.com/associations/burning-womxn/collectes/burning-womxn