La petite nemo et le monde des rêves

Disponible sur les plateformes depuis le 9 novembre, La petite Némo et le monde des rêves était l’un des projets les plus attendus de 2022. Librement adapté de l’une des plus anciennes bande dessinée du même nom, le film de Francis Lawrence (“Je suis une légende”, “Hunger Games: L’embrasement”, “Constantine”) tente de porter l’œuvre de Winsor McCay à l’écran. C’est plutôt une réussite. 

Rêves et autres troubles 

Le monde de Némo s’effondre lorsque son père, gardien de phare, perd la vie alors qu’il vient en aide à un bâteau en difficulté. Elle qui suivait l’école à la maison et souhaitait reprendre le phare est confiée à un oncle aussi maladroit qu’ennuyeux dont elle ne sait pas grand-chose. Heureusement, la nuit, elle plonge dans un monde fantastique où, accompagnée de son fidèle Monsieur Cochon et d’un hors-la-loi nommé Flip, elle se met en quête de perles mystérieuses qui pourraient lui permettre de revoir son père. 

S’il ne reprend pas tout à fait l’œuvre originale, le film en condense la moelle pour en faire une histoire qui nous entraîne malgré des lieux communs somme toute assez classiques. Un adulte doit retrouver son âme d’enfant, l’enfant doit accepter le changement…  c’est plutôt du réchauffé tout ça. L’originalité du film tient cependant en ce qu’il fait la part belle à la question des troubles de la dépression et autres deuils de toutes sortes. Un sujet qu’il n’est pas si facile à aborder dans un film pour toute la famille. Le discours mais aussi (et surtout) l’émotion est là qui rendent le film plus profond (et surtout plus intéressant) qu’il n’y paraît. 

Un (trop) plein la vue 

Qui dit monde des rêves, cependant, dit univers merveilleux, complètement incroyable (ajouter votre superlatif). Alors, oui, on en a plein la vue avec des vols d’oies sauvages ou des danseurs papillons. On est toutefois déçu de ne trouver finalement assez peu de plans du monde des rêves, ou plutôt toujours les mêmes, et surtout de son organisation (qui ressemble d’ailleurs beaucoup au TVA de la série Marvel, Loki). Le peu d’interactions de Nemo avec le monde des rêves dans sa construction nous laisse un petit goût amer de “Tais-toi, c’est magique”. 

Malgré un certain manque d’originalité, une trop légère utilisation du monde merveilleux des rêves et un Jason Momoa qui peine à trouver sa formule (oscillant entre Khal Drogo et Johnny Depp), le film de Lawrence s’en tire plutôt pas mal. Le discours est intéressant autant pour les petits que pour les grands et l’histoire est divertissante. Attention cependant aux âmes sensibles et à tout ceux qui ont la larme facile.

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