Un été au Cameroun: Arnold Fokam

Un été au Cameroun: Arnold Fokam

Vous savez il y a ce genre de personne qui semble avoir tout dans la vie ; succès, génie artistique, style, gentillesse… et j’en passe ! Et bien l’artiste présenté dans cet article fait partie de cette population. Je vous vois venir le style et surtout l’art ça reste subjectif tout ça tout ça, mais quand même, ouvrez vos chakras vous n’allez pas être déçu.e !

Arnold Fokam a très vite décidé de se consacrer à sa passion du dessin. Directement après le bac il intègre l’Institut des Beaux-Arts de l’Université de Nkongsamba / Douala. Il en ressort diplômé et explore en premier lieu la peinture sur toile avant d’expérimenter plus tard d’autres pratiques.

Il travaille entre Nkongsamba et Douala – ville du peuple Sawa aussi appelé Peuple de l’eau. Son travail est d’ailleurs très axé sur l’eau mais aussi sur le corps, la femme, et la relation des Hommes, de la Société avec tout cela.

Son univers est très onirique et sa couleur de prédilection est le bleu. Il ajoute toujours à son travail une dimension écologique, spirituelle et culturelle (liées à la culture camerounaise). Ses œuvres proposent un dialogue entre les légendes camerounaises, la Société et l’univers aquatique.

C’est pourquoi il représente très souvent les « Mamy Wata ». Ces personnages, très connus de la mythologie du pays, sont une version africaine des sirènes occidentales. Les légendes et histoires liées aux « Mamy Wata » sont très répandues partout au Cameroun et pas seulement auprès du peuple Sawa. Ne tentez même pas d’uriner dans l’eau dans la ville côtière de Kribi : vous risqueriez de vous faire emporter par une de ces créatures !

Arnold fait partie d’une génération de jeunes artistes (il est né en 1996) qui essaie de défendre l’environnement par son art. Un thème qui n’est pas encore très abordé au Cameroun.
L’environnement donc mais aussi il faut le dire la femme ; qui est surreprésentée dans son travail.

 

Par ailleurs, ses œuvres concernant sa représentation de la femme sont assez portée sur l’image de la femme-mère, porteuse de vie et donc de l’Humanité. Ce qui est en soi un très beau message mais qui peut paraître réducteur. Cependant, n’oublions pas que cette image est très mise en avant au Cameroun.

En dehors de cela, je vous laisse admirer les quelques images ici de son travail et je vous invite à vous tenir au courant de son actualité sur son Instagram @arnoldfokam

Un été au Cameroun : Une mosaïque bariolée entre racines et modernité (1/3)

Un été au Cameroun : Une mosaïque bariolée entre racines et modernité (1/3)

Cet été, l’équipe de Purple Haze souhaitait vous faire un peu voyager, et vous propose de poser vos valises dans “l’Afrique en Miniature”, c’est-à-dire le Cameroun ! Bienvenue au pays des crevettes (les Espagnol ont baptisé le fleuve Wuri Rio Dos Camaroes car ils y ont trouvé beaucoup de crevettes, depuis le nom a évolué pour donner Cameroun). Ici, vous trouverez un petit tour d’horizon de ce qui se fait au niveau artisanat, et industries culturelles. Bonne lecture !

Artisanat

Les formes d’artisanat que vous rencontrerez le plus souvent au Cameroun sont le tissage, la sculpture, la forge et le moulage, la broderie, la tannerie, la vannerie et la poterie. Elles sont toutes très bien implantées dans les grandes villes camerounaises aujourd’hui et ne se rencontrent plus uniquement dans les parties rurales, plus traditionnelles, du pays. Il est ainsi très facile d’aller voir directement un artisan pour faire sur mesure ses meubles, sa décoration, ses bijoux, ses vêtements etc…

Le tissage, comme les autres types d’artisanat d’ailleurs, varie d’une région à l’autre. Ainsi, dans l’Extrême-Nord, notamment dans les environs de Rhumsiki, les tisserands fabriquent des tissus et des nattes à partir du coton à l’état brut de paille séchée ; dans l’Ouest, les artisans Bamouns utilisent, eux, des fibres de coton pour produire leurs différents tissus traditionnels, de même que dans le Nord-Ouest (le toghu par exemple à Bamenda), notamment à Bafut, à Ndop (d’où le nom du tissu bleu très reconnaissable que vous pouvez voir un peu partout) et à Bali. 

La sculpture, elle, se fait soit sur bois, comme dans l’Ouest et le Nord-Ouest où sont fabriqués des masques, des statues, mais aussi du petit mobilier, soit sur ivoire, comme dans le Sud.

Les forgerons jouent également un rôle très important au Cameroun. Ils sont quasi sacrés dans certaines régions. Ce sont eux qui fondent le minerai de fer (mais aussi le laiton ou le cuivre) pour fabriquer des armes, des masques, des statues ou qui effectuent le travail d’orfèvre, dans les grandes villes du pays surtout, pour confectionner des bijoux en or ou en argent.

La broderie est surtout présente chez les Bamouns et dans le Nord, tandis que la tannerie, qui produit des ceintures, des chaussures et de la maroquinerie, est une particularité de l’Extrême-Nord (notamment à Maroua qui se trouve dans le Sahel).

La vannerie est quant à elle plus spécifique aux régions de forêts, car les artisans se servent du rotin, abondant dans ces régions, pour fabriquer des meubles.

Enfin, la poterie est quant à elle présente dans tout le pays, et l’argile sert essentiellement à la confection de pipes, de jarres et d’assiettes. Vous trouverez la plupart de ces objets sur les marchés des villes ainsi que dans les centres artisanaux du Cameroun, comme à Foumban et à Djingliya. Alors rendez-vous au “marché des fleurs” à Douala ou au centre artisanal de Yaoundé pour faire quelques emplettes.

Le cinéma camerounais est né très tardivement. Ceci pour une raison évidente, la culture et la politique étant étroitement liées, il a longtemps été celui de la colonisation, c’est-à-dire le cinéma européen. Le cinéma camerounais débute donc à Paris avec un documentaire de Jean-Paul NgassaAventure en France, réalisé en 1962 sur la situation des étudiants camerounais en France. Il est alors étudiant de l’IDHEC (Institut des hautes Études Cinématographiques de Lille). Ce thème va ensuite inspirer Thérèse Sita Bella, la réalisatrice de Tam-tam à Paris en 1963. De retour au pays, Ngassa se met au service du jeune État et produit plusieurs films, notamment de propagande, comme Une nation est née en 1970. Alphonse Beni se distingue par la diversité des thèmes abordés, réalisant entre 1971 et 1985 des films disco, des policiers et des films érotiques. Ce n’est réellement qu’après la décolonisation, en 1960, que l’idée de promouvoir un cinéma national émerge dans le pays.

Les premiers longs métrages camerounais sont en effet sortis seulement en 1975. Le premier que nous pouvons citer est Muna Moto (L’Enfant de l’autre), de Jean-Pierre Dikongué Pipa. Muna Moto est un film grave, qui met en exergue les relations entre l’homme et la société dans laquelle il vit. Il a reçu, entre autres distinctions, la palme d’or du film africain au festival de Genève en 1975 et surtout le grand prix du Fespaco (Étalon de Yennenga) en 1976. Dikongué Pipa recevra avec d’autres films plusieurs lauriers dans des festivals et la reconnaissance du grand public. Il en est notamment de : Histoires drôles, Drôles de gens en 1983 et Courte maladie réalisé en 1987.

En 1975, Pousse-Pousse, de Daniel Kamwa, sort sur les écrans. C’est une comédie de mœurs traitant du problème de la dot. A sa sortie, ce film bat les records d’entrée dans les cinémas de Yaoundé et de Douala, avec 24 000 personnes venues le soir même. Devant un tel succès populaire, le réalisateur décide d’exporter son long métrage, qui connaît alors le même succès, en Côte-d’Ivoire et au Sénégal notamment.

Ces 2 premiers grands réalisateurs camerounais, Jean-Pierre Dikongué Pipa et Daniel Kamwa, ont inspiré de nouveaux réalisateurs très prometteurs comme Bassek Ba Kobhio, réalisateur entre autres de Sango Malo (Le Maître du Canton), sorti en 1991 et sélectionné au festival de Cannes, et par ailleurs fondateur du festival de films Ecrans noirs, le deuxième en importance d’Afrique noire francophone, qui se tient tous les ans fin mai, début juin dans la capitale camerounaise.

Le Festival du cinéma  » Ecrans noirs « , qui a fêté sa 18e édition en 2014, a révélé les années précédentes des cinéastes tels que Waa Nkeng Musi avec le film On the Brim, ou encore Tikum Titus avec le film Great Passion, des films du Cameroun anglophone. Une des Palmes d’or remarquées avait été remise au long métrage burkinabé Julie et Roméo. L’Écran de l’espoir avait quant à lui été délivré au Camerounais Jean-Jacques Ndoumbè pour son court métrage Sur le chemin de mon rêve.

Littérature

La littérature camerounaise est jeune, car contemporaine : elle débute en fait en 1920, lorsque le roi Njoya invente l’alphabet Bamoun, permettant ainsi d’écrire et de décrire la chronique, la tradition, l’histoire. Le premier véritable écrivain camerounais est Jean-Louis Medou Njemba, et la première œuvre de littérature est Nnanga Kon, parue en 1932. Par la suite, de nombreuses figures du monde artistique et littéraire se sont succédé jusqu’à nos jours. La littérature est avant tout profondément marquée par les traditions africaines, c’est-à-dire basée sur l’oral et sur des fondements très anciens. Traditionnellement, les poètes récitaient les poèmes en s’accompagnant du mvet, sorte de harpe de 4 à 7 cordes. Ces poètes étaient qualifiés de  » troubadours « , alliant le texte à la musique. Cette  » littérature  » camerounaise reste basée sur l’oral jusqu’à la venue du roi Njoya à la fin du XIXe siècle. Il est l’un des premiers à rédiger ses textes sur papier. Son ouvrage le plus célèbre est le Livre des remèdes et des guérisseurs. En 1930, Isaac Moumé-Etia, auteur d’une grammaire du douala (langue parlée par les Peuples Sawa dits les Peuples de l’eau dans la ville de Douala et autour), publie un recueil de contes en français et en douala. Malgré cette unique tentative en Afrique noire et malgré l’islam qui avait apporté l’écriture au nord du Cameroun, ce n’est qu’avec la colonisation de la France et de l’Angleterre que le pays rentrera réellement dans la civilisation écrite. La majeure partie de la littérature camerounaise est rédigée en français durant les années de la seconde guerre mondiale. Elle est très riche et variée, allant des travaux historiques, tels ceux du R.P. Engelbert Mveng (Peuples et civilisations de l’Afrique antique, Histoire du Cameroun, Arts d’Afrique noire), aux études plus précises comme celles publiées par Enock Kahe Kwayeb, les Institutions du pays Bamiléké.

L’après-guerre est marquée par ce que l’on appelle le  » courant de la négritude « . Il naît dès 1948. Ce courant va influencer 2 jeunes poètes militants : Sengat Kuo et surtout Elongue Epanya. Le premier de ces 2 écrivains est l’auteur de Fleur de latérite. Il utilise un pseudonyme, Francesco Nditsouna, sous lequel il écrira durant de nombreuses années. Elongue Epanya joue un rôle important dans la littérature camerounaise, car il est le premier écrivain qui fait éditer ses poèmes dans sa langue maternelle, le douala, et en français. Nous pouvons affirmer que le réel mouvement littéraire camerounais naît à cette époque. Il ne date donc que du début des années 1950. Cette date d’origine d’un courant intellectuel prouve le retard important du point de vue culturel du pays. Mais ce retard va être vite comblé avec l’arrivée dans le monde littéraire de deux grands auteurs des premiers romans camerounais : Mongo Beti et Ferdinand Oyono. Une multitude d’autres talents vont être effacés du public par le charisme et la mainmise sur la littérature de ces deux grandes figures du mouvement de la négritude. Ces auteurs sont quasi inconnus de nos jours comme ils l’étaient dans les années 1950.

Comme dans de nombreux arts, l’évolution de la littérature camerounaise se fait en parallèle avec l’évolution de l’histoire politique du pays. En effet, à partir de 1960, date de l’indépendance du Cameroun, le mouvement de la négritude préconisant l’obsession de la couleur noire va petit à petit disparaître, grâce à sa victoire sur le plan historique. Les intellectuels ne ressentent plus la nécessité d’écrire sur ce problème qui est en train de se résoudre. Du coup, les genres et les thèmes de la littérature camerounaise vont se diversifier. Le courant de pensée qui va s’installer est un courant basé sur la tradition camerounaise. Les auteurs vont puiser dans le répertoire ancien qui était, comme nous l’avons vu ci-dessus, un répertoire oral. De ce répertoire oral (des contes, des fables…), les auteurs vont extraire une nouvelle substance et l’arranger à leur façon, c’est-à-dire que des anciennes histoires fantastiques, par exemple, vont se transformer par l’écriture en grandes épopées historiques. Le genre à la mode à cette époque est en effet le roman d’épopée, le récit d’aventure, que l’on peut comparer avec le roman du Moyen Age en Europe. Ces histoires vont devenir très populaires au Cameroun à partir de 1963, date à laquelle est créée une maison d’édition qui permet au grand public d’accéder plus facilement à ce genre de lecture. Il s’agit de la maison d’édition CLE (Centre de littérature évangélique). Le but de cette maison est de promouvoir la littérature écrite par des Africains pour des Africains. Elle fournit toute l’Afrique noire. Les livres sont même vendus dans certaines librairies spécialisées européennes. Les auteurs du nouveau style traditionaliste sont Benjamin Matip, auteur de Afrique nous t’ignorons et du Jugement suprême, une pièce de théâtre à grand succès. Matip va obtenir un franc succès en adaptant en français des contes traditionnels. C’est le cas notamment de A la belle étoile. Nous pouvons citer également Gaspard et Françoise Towo-Atangana, qui ont traduit et publié Nden-Bobo ou Le Conte de l’araignée. Le dernier auteur célèbre de ce courant est Jacques-Mariel Nzouankeu. Il a en effet connu un grand succès avec son roman Le Souffle des ancêtres, chef-d’œuvre dont les thèmes sont inspirés des sources mystiques du folklore camerounais. Cet auteur écrira également des pièces de théâtre et de la poésie. Parallèlement à ce côté traditionaliste, un fort courant poétique naît au Cameroun à cette époque. Il s’agit de poésie qui sera soit en prose, soit en vers. Les thèmes sont variés et sont en rapport avec l’évolution de la société camerounaise. On nomme généralement ce courant la Thématique moderniste. Les deux auteurs les plus célèbres de ce courant sont Francis Bebey et Joseph Owono.

La poésie et le théâtre

La poésie camerounaise, si elle n’est pas utilisée pour traiter des problèmes sociaux, parle d’amour. Les auteurs représentant ce style littéraire sont René Philombe, Okala Alane, Ernest Alima et Léon-Marie Ayissi. Nous pouvons également citer l’abbé Charles Ngandé. Ces auteurs sont connus dans le monde de la littérature pour avoir su se démarquer du style poétique lyrique européen. Le style qui découlera ensuite de cette évolution littéraire est le théâtre, qui connaîtra un grand succès au Cameroun, car c’est un genre qui convient bien à cette population gaie, ayant une grande sensibilité théâtrale. Les premiers grands auteurs de pièces de théâtre sont des auteurs connus dans d’autres genres littéraires comme par exemple Jacques-Mariel Nzouankeu, Benjamin Matip ou encore René Philombe. Mais le plus célèbre est sans aucun doute Guillaume Oyono-Mbia. Il est l’auteur le plus lu des éditions CLE. Sa pièce, Trois prétendants… un mari, est en effet devenue un succès national et international. Elle recevra en 1970 le prix El Hadj Ahmadou Ahidjo. Elle met en scène des passages typiquement camerounais de la vie de tous les jours, avec une sensibilité et une inspiration puisées dans les lectures de son maître à penser : Molière. Cette pièce est l’une des seules du théâtre camerounais à avoir connu le succès à la fois sur scène et en librairie.

D’autres auteurs célèbres de pièces de théâtre sont : Jean-Baptiste Obama, Pabé Mongo, E.N. N’embe, Werewere-Liking (grande artiste pluridisciplinaire camerounaise, elle vit maintenant en Côte d’Ivoire où elle a ouvert son propre lieu culturel Le Village Ki-Yi à Abidjan), Y. Karone. La satire tragi-comique les inspire souvent, notamment Kouma N’Dumbe III, Franz Kayor plus connu sous le pseudonyme de Paul Tchakoute, René Philombe, Dave K. Moktoï, ayant comme patronyme David Kemzen Mokto. Il faut ajouter à cette liste quelques grands poètes, comme Paul Dakeyo (L’Enfant-pluie a reçu le prix Saint-Exupéry en 1994), Stanislas Awono et surtout Antoine-François Assoumou, au destin aussi fulgurant qu’un Radiguet, puisqu’il mourut à seulement 17 ans. Relancée par une association dénommée “La Ronde des Poètes”, la poésie camerounaise a retrouvé de nos jours une seconde jeunesse.

Mongo Beti

C’est l’une des figures majeures de la littérature camerounaise. Alexandre Biyidi Awala est né en 1932 à Mbalmayo, près de Yaoundé, et a été, tout au long de sa vie, un grand défenseur des droits de l’homme et des libertés pour son peuple. Agrégé de lettres, il a accompli toute sa carrière au lycée Corneille de Rouen, en publiant parallèlement de nombreux ouvrages. Alexandre Biyidi Awala est sans conteste un écrivain engagé, ce qui lui a valu d’ailleurs quelques tracas, tant dans son pays où il est retourné dans les années 1990, qu’en France où il a parfois stigmatisé les incohérences de la politique africaine. Il a écrit Main basse sur le Cameroun, Les Deux Mères d’Ismaël Dzewatana, L’Histoire du fou. Sous son pseudonyme Mongo Beti, il publie Ville cruelle en 1953 et Le Pauvre Christ de Bomba. Dans Ville cruelle, Mongo Beti lutte contre le colonialisme européen, relate les nombreuses aliénations subies par le peuple africain dans les villes coloniales. Il réalise une critique virulente qui engendrera tout un nouveau courant de pensée. Dans Le Pauvre Christ de Bomba, il lutte également contre la société africaine traditionnelle, mais dans ce nouvel ouvrage, l’ironie et l’humour sont omniprésents. Cet auteur révolutionnaire accroît encore sa popularité avec les livres Le Roi miraculé et Mission terminée. Dans ces deux romans, il rompt avec ses anciens écrits, souvent dominés par des questions politiques, tout en gardant un fort caractère de militant. Ce changement l’écarte du  » mouvement de la négritude « , ce qui lui attirera les foudres des adeptes de ce courant littéraire. Il sera néanmoins à l’origine d’une nouvelle génération d’écrivains camerounais, désireux de suivre son exemple et de se démarquer de la  » négritude « . Ses derniers romans : Trop de soleil tue l’amour (1999), Branle-bas en blanc et noir (2000) et, à titre posthume, Africains si vous parliez (2005). Mongo Beti est décédé le 8 octobre 2001 à Douala.

Les fêtes maritimes de Brest reviennent !

Les fêtes maritimes de Brest reviennent !

Parce que les Fêtes maritimes de Brest ne sont pas seulement une fête par et pour les marins ; en tout cas, pas pour cette 8ème édition… Pourquoi faut-il prendre ses billets ?

Alors que le covid (oui encore lui…) a mis un stop à l’édition de 2020, après huit longues années d’attente, les Fêtes maritimes de Brest reprennent en 2024. Une édition attendue donc, pour les fans de navires et de tout ce qui touche au thème maritime. Brest 2024, c’est plus de 1 000 bateaux accueillis, autour de 1 500 artistes et près de 100 000 personnes attendues par jour du 12 au 17 juillet prochain. C’est tout simplement le plus gros événement d’un point de vue affluence du public avant les JO 2024. Et cette année, la programmation culturelle vaut le détour et se veut tournée par tous et pour tous. Donc, même si vous n’êtes pas Bretons ou peu acoquinés avec cette culture ; je vous assure, vous trouverez votre compte.

Exit l’unique grande scène et bienvenue à près de 10 espaces scéniques dont 4 scènes nocturnes (représentant des escales géographiques : Escale Atlantique, Manche & Mer Celtique, Méditerranée et Pacifique, totalement scénographiées pour vous faire voyager) qui vont ambiancer les quais avec des artistes, habitués des festivals et véritables légendes de la musique bretonne et celtique.

Notons alors la présence d’Alan Stivell et de Dan Ar Braz, dont les carrières durent et perdurent depuis près de 40 ans tout comme le galicien Carlos Nunez. Si ces noms vous sont inconnus vous devriez cependant avoir déjà entendu certains de leurs morceaux en dégustant une crêpe pendant vos vacances en terres armoricaines.

Pour les amateurs de rock un peu plus soutenu, vous pourrez profiter du groupe quimpérois Red Cardell -qui fête d’ailleurs la sortie de leur nouvel album- ou le mythique collectif du Celtic Social Club, qui a bien chauffé les Vieilles Charrues en 2023. Et si jamais il fallait vous convaincre musicalement davantage, sachez que l’orga n’oublie pas de mettre en avant des propositions fusion entre musique traditionnelle et électro avec Tekmao et Plantec ou encore une fanfare à consonances techno qui porte très bien son nom : Technobrass – formée par des musiciens venus des quatre coins du monde-.


J’oublie là beaucoup de propositions notamment localisées sur les scènes dites “Méditerranée” et “Pacifique”. Pour avoir toutes les informations détaillées de la programmation, allez faire un tour sur le site des fêtes (lien ci-dessous).

En bref, en soirée, vous aurez le choix entre quatre scènes avec au moins 3 concerts sur chacune d’elle à partir de 17h30 ; soit autour de 12 concerts / propositions artistiques en simultanée…

Pour celles et ceux qui recherche alors plutôt une ambiance plus chill, les Fêtes maritimes proposeront aussi tous les soirs à partir de 21h un ciné plein Air avant, à 23h, de présenter des shows nocturnes ; le classique feu d’artifice du 14 juillet mais, plus inédits, du mapping sur l’emblématique bâtiment du Grand large sur le port de commerce de Brest, un spectacle de drones en ouverture le 12 juillet, ainsi que la célébrissime parade nocturne de clôture, qui sera mise en musique cette année par Yann Tiersen (compositeur de la BO d’Amélie Poulain). 

Les journées seront également bien remplies puisque le public pourra retrouver des spectacles de rue -proposés en collaboration avec le Centre des Arts de la Rue , le Fourneau – et une programmation artistique mêlant arts et sciences dans le bâtiment de ce dernier. Des spectacles pointus et inédits pour un public curieux de découvrir d’autres propositions dans un festival devenu pour le coup réellement pluridisciplinaire : un vrai pari pour cette édition 2024 !

Il faudrait alors plus d’un article pour détailler cette programmation riche et variée, qui vraiment, essaie de n’oublier personne, de 7 à 77 ans comme dirait l’autre…

Evidemment, vous retrouverez les immanquables chants de marin et autres bagads (dont le bagad de Lann Bihoué, habitué des défilé du 14 Juillet sur les Champs Elysées) partout éparpillés sur les 7 kilomètres de quais, mais vous n’êtes pas à l’abri aussi de tomber sur des propositions hautes en couleurs et qualitatives au détour d’une voile de bateau ; gardez l’oeil !

Tout cela pour le prix imbattable de… 17€ par adulte !Retrouvez toutes les actus et informations pratiques sur les réseaux de Brest2024 IGT FB et sur le site

Les Fêtes Maritimes de Brest reviennent !

Les Fêtes Maritimes de Brest reviennent !

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Notons alors la présence d’Alan Stivell et de Dan Ar Braz, dont les carrières durent et perdurent depuis près de 40 ans tout comme le galicien Carlos Nunez. Si ces noms vous sont inconnus vous devriez cependant avoir déjà entendu certains de leurs morceaux en dégustant une crêpe pendant vos vacances en terres armoricaines.

Pour les amateurs de rock un peu plus soutenu, vous pourrez profiter du groupe quimpérois Red Cardell -qui fête d’ailleurs la sortie de leur nouvel album- ou le mythique collectif du Celtic Social Club, qui a bien chauffé les Vieilles Charrues en 2023. Et si jamais il fallait vous convaincre musicalement davantage, sachez que l’orga n’oublie pas de mettre en avant des propositions fusion entre musique traditionnelle et électro avec Tekmao et Plantec ou encore une fanfare à consonances techno qui porte très bien son nom : Technobrass – formée par des musiciens venus des quatre coins du monde-.


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Pour celles et ceux qui recherche alors plutôt une ambiance plus chill, les Fêtes maritimes proposeront aussi tous les soirs à partir de 21h un ciné plein Air avant, à 23h, de présenter des shows nocturnes ; le classique feu d’artifice du 14 juillet mais, plus inédits, du mapping sur l’emblématique bâtiment du Grand large sur le port de commerce de Brest, un spectacle de drones en ouverture le 12 juillet, ainsi que la célébrissime parade nocturne de clôture, qui sera mise en musique cette année par Yann Tiersen (compositeur de la BO d’Amélie Poulain). 

Les journées seront également bien remplies puisque le public pourra retrouver des spectacles de rue -proposés en collaboration avec le Centre des Arts de la Rue , le Fourneau – et une programmation artistique mêlant arts et sciences dans le bâtiment de ce dernier. Des spectacles pointus et inédits pour un public curieux de découvrir d’autres propositions dans un festival devenu pour le coup réellement pluridisciplinaire : un vrai pari pour cette édition 2024 !

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Evidemment, vous retrouverez les immanquables chants de marin et autres bagads (dont le bagad de Lann Bihoué, habitué des défilé du 14 Juillet sur les Champs Elysées) partout éparpillés sur les 7 kilomètres de quais, mais vous n’êtes pas à l’abri aussi de tomber sur des propositions hautes en couleurs et qualitatives au détour d’une voile de bateau ; gardez l’oeil !

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Un été au Cameroun : Une mosaïque bariolée entre racines et modernité (2/3)

Un été au Cameroun : Une mosaïque bariolée entre racines et modernité (2/3)

Médias locaux

Des réformes démocratiques ont été menées dans la 2e moitié des années 1990 au Cameroun. Elles ont eu pour conséquences, entre autres, la création de médias indépendants du pouvoir politique.

La presse écrite est sans doute le secteur médiatique le plus développé et le plus diversifié, marqué par une relative liberté d’expression depuis la suppression, en janvier 1996, de la censure préalable. Il existe au Cameroun une presse officielle, subventionnée par l’Etat, et dont le grand titre national est Cameroon Tribune, un quotidien bilingue (français/anglais), et une presse privée, très active, proposant un grand nombre de journaux d’informations. Parmi ces journaux privés, on peut citer les quotidiens  : Mutations, Le Messager, La Nouvelle Expression, Le Jour  ; les hebdomadaires  : Le Front indépendant, Aurore Plus  ; les sporadiques  : La Nouvelle Presse, Le Jeune Détective, Le Jeune Enquêteur, L’Action, L’Indépendant, La Nouvelle Tribune, Nouvelle Afrique, etc.

Vous pourrez également trouver plusieurs journaux et magazines étrangers, notamment français, dans les librairies des grandes villes, les supermarchés et les boutiques de certains hôtels.

Radio

C’est le média le plus utilisé au Cameroun, une partie non négligeable de la population étant illettrée et la télévision, tributaire du courant électrique presque inexistant dans les contrées rurales, restant réservée aux Camerounais les plus aisés, du fait de son coût. Autrefois monopole de l’Etat, le secteur de l’audiovisuel a depuis plus d’une décennie été libéralisé. Le pays possède désormais plusieurs chaînes de télévision privées et une multitude de stations de radio, dont la principale est sans conteste la chaîne de radiotélévision nationale, la CRTV (Cameroon Radio and Television – un organe d’information public), avec ses relais dans les 10  provinces du pays. Les chaînes de radio privées (réduites aux dimensions des localités où elles sont basées) émettent uniquement en FM, faute d’autorisation gouvernementale de couvrir l’ensemble du territoire national, privilège (très contesté) réservé à la seule CRTV.

La grande majorité des informations diffusées concernent l’actualité nationale ou régionale du Cameroun. La langue utilisée est en général le français, bien que quelques émissions soient réalisées en anglais ou en langue locale, surtout pour les programmes des antennes provinciales de la CRTV. Celle-ci possède également 4 stations FM commerciales. Les radios privées ayant pignon sur rue sont entre autres  : Magic FM, Radio Lumière, Reine, Siantou à Yaoundé, Équinoxe à Douala, etc. De petites radios rurales ont aussi fait leur apparition sur les ondes, avec des moyens souvent très limités, et s’adressent en langue locale à leurs auditeurs. C’est le cas par exemple de Radio Fotouni dans la province de l’Ouest, de Radio Femme à Mbalmayo, Radio Colombe à Saa, dans la province du Centre, etc.

Télévision

C’est un média récent au Cameroun. La télévision nationale, qui ne dispose que d’une seule chaîne (celle de la CRTV), émet seulement depuis décembre 1985. Les émissions sont depuis deux ans diffusées en continu, 24 h/24, de lundi à dimanche.

D’autres chaînes de télévision (privées) ont fait leur apparition dans le paysage audiovisuel camerounais, notamment  : Canal 2, Ariane TV, Samba TV, STV, etc. Basées essentiellement à Douala et Yaoundé, elles couvrent cependant, pour la plupart, une portion importante du territoire national. En outre, la plupart des hôtels proposent la télévision par satellite, ce qui vous permettra de capter de nombreuses chaînes étrangères, comme CNN, Euronews, TV5, France 24, etc. La télévision reste un média peu répandu dans la population camerounaise, car son prix constitue toujours un obstacle à sa diffusion.

Musique

La musique que l’on joue au Cameroun est avant tout une musique traditionnelle, qui puise son inspiration dans la culture et l’imaginaire camerounais. Elle s’accompagne souvent de danses et de chants ancestraux, très différents selon les régions. Ainsi le luma, dans l’Est, est une danse que les Pygmées, qui sont de grands musiciens, exécutent pour manifester leur joie après une chasse fructueuse ; le djingo, lui, est une danse rituelle des Bassa’a, exécutée de nuit pour exorciser une menace ; le ngosso est un chant qui rythme de nombreuses fêtes traditionnelles ; comme le ngondo (énorme fête traditionnelle des Peuples de l’eau, les Sawa)…

Comme toutes les musiques traditionnelles, la musique camerounaise est fondée sur un enseignement essentiellement oral. Elle ne se transcrit donc pas sur partition à l’usage des musiciens. La musique africaine en général, et celle du Cameroun en particulier, se distingue donc de son homologue européenne dite  » classique  » ou  » sérieuse  » par cette littérature orale. L’une des plus importantes caractéristiques de ce genre musical est le rythme. En effet, la musique et les danses traditionnelles du Cameroun, essentiellement domestiques jusque dans les années 1970, sont constituées de plusieurs styles rythmiques différents : le bikutsi, le makossa, le ben-skin, l’assiko, le mvet, le bol, le ngosso, l’ozila, l’essani, etc. Le bikutsi est une danse typique du peuple Béti, dans le centre du pays, qui était exécutée à l’origine par de jeunes filles en âge de se marier. Elle est généralement accompagnée d’instruments traditionnels du Cameroun, comme le balafon (sorte de xylophone). Elle sera transcrite plus tard, dans les années 1960-1970, pour la guitare électrique lors de la fusion de la musique camerounaise avec celle, plus moderne, du monde occidental. Le makossa est un genre musical plus moderne élaboré dans les années 1950 à Douala, dans la province du Littoral.

Ces styles musicaux sont anciens, ils descendent de coutumes ancestrales et sont le reflet de nombreuses rencontres différentes. Citons par exemple l’apport musical des Pygmées Bakas qui ont, selon le musicologue français Frédéric Billet, un rapport certain avec la naissance du bikutsi et du makossa. Ou bien encore l’assiko, une danse du peuple Béti à l’origine, reprise par le peuple Bassa’a, qui lui a apporté une première modification, avant d’être modernisée et commercialisée par des artistes camerounais comme Jean Bikolo..

Les instruments traditionnels sont assez variés, allant des percussions aux instruments à cordes. Nous pouvons citer le balafon, le djembé, le ka, la kabosse, la kora, le nbira, le ngoni, l’oud, le mvet, le tama, l’udu, le valiha, le tam-tam, la calebasse, le sifflet ou le sabar. Un autre instrument très typique est sans aucun doute la senza, un instrument qui se joue avec les ongles sur de petites lames métalliques reliées à une caisse de résonance en bois.

Dans les années 1950 et 1960, les musiques africaines traditionnelles sont encore quasi inconnues du public étranger. A partir des années 1980, la musique africaine va se métisser avec la musique occidentale tout en gardant de profondes racines traditionnelles. La musique camerounaise connaît alors une forte professionnalisation.

Les nouveaux musiciens doivent, pour survivre, se nourrir de cultures différentes afin de réaliser un métissage musical original et réussi. Cette notion de métissage ou de fusion est fréquente dans la musique traditionnelle, et nous pouvons rapprocher cette évolution de celle qu’ont connue de nombreux autres pays : le flamenco, par exemple, originaire du sud de l’Espagne, s’est développé en utilisant comme source d’inspiration de nouvelles musiques européennes ou anglo-saxonnes, comme le jazz. Le Cameroun n’échappe pas à cette règle, et son instrumentation évolue dans les années 1970 et 1980 vers la guitare électrique ou la basse qui sont des instruments plus  » vendeurs  » sur le plan international que les traditionnels mvet ou senza. La musique camerounaise, modernisée, connaît alors un succès remarquable dans le monde entier. Précisons que cette nouvelle notoriété est aussi le résultat de l’intérêt que lui ont porté pendant des années les ethnologues, qui ont su faire connaître, petit à petit, la musique camerounaise au grand public.

Cette fusion musicale s’est faite grâce à différents artistes qui ont apporté chacun une nouvelle vision des choses et des éléments de modernité à leurs bases traditionnelles. Mais comment expliquer que tous les musiciens camerounais poursuivent sans cesse des recherches musicales dans le but d’intégrer une notion de métissage dans leur musique ? Chaque ethnie a ses propres raisons pour réaliser ce procédé fusionnel. Il faut savoir qu’au Cameroun, comme dans de nombreux pays d’Afrique, la musique fait l’objet d’un trafic très important de copies avec des réseaux très structurés, ce qui amène aujourd’hui certains artistes à faire un pacte de distribution avec ces réseaux, seul moyen pour eux de dégager un peu de revenu.

Or il y a au Cameroun une forte consommation de musique européenne et anglo-saxonne, par l’intermédiaire de ces disques piratés (vous en verrez certainement sur les marchés ou dans la rue). Les musiciens camerounais, à tous les échelons, ont donc eux aussi écouté ces disques et ont ajouté à cette musique moderne venue des pays développés leur propre touche musicale, pour le meilleur ou pour le pire.

Quelques musiciens originaires du Cameroun

Manu Dibango. De réputation internationale, il est la véritable légende vivante de la musique camerounaise.

Anne-Marie Ndzié. C’est l’une des grandes figures de la musique traditionnelle camerounaise, avec des artistes comme Nelle Eyoum, Elanga Maurice, Charles Lembe, Eboa Lottin, Jean Bikoko ou Medjo Messom Jacob. Elle apparaissait sur scène vêtue d’un costume très typique et fut la première femme à jouir d’une renommée importante, que ce soit au Cameroun ou à l’étranger. Cette chanteuse, bercée dans son enfance par le mvet de son père, décide, après une dramatique mésaventure (qui l’obligea à passer son adolescence à l’hôpital), qu’elle consacrera sa vie au chant. Anne-Marie Ndzié fut la première femme camerounaise à se lancer dans une carrière de soliste dans la chanson. Son style est influencé par les rythmes ancestraux de son pays et par le negro spiritual. Mais elle a aussi monté un duo à succès avec son frère Cromwell Ndzié, qui joue de la guitare hawaïenne. Sa voix devient dans les années 1960 tellement populaire qu’elle est surnommée  » la Maman de la musique camerounaise  » ou encore  » la Voix d’or du Cameroun « . Sa carrière a eu des hauts et des bas, mais son public lui est toujours resté fidèle lors de ses apparitions devenues, avec l’âge (elle a plus de 80 ans), de plus en plus rares.

Petit Pays. De son vrai nom Claude Moundi, ce jeune homme aux allures parfois loufoques, car n’hésitant pas à chanter en public habillé d’une jupette et ayant posé nu sur la pochette de l’un de ses CD, est entré dans la chanson dans les années 1980 avec un titre à succès, Salamalekum. Vingt ans plus tard, il est le numéro un des ventes de disques au Cameroun. Prouvant par là qu’on peut vivre de son art au pays des Lions indomptables, malgré la piraterie qui y sévit. Adulé des adolescents et même des adultes, ses concerts qui constituent des moments de folie sont très courus, et ses déplacements dans les rues provoquent souvent des hystéries collectives. Le 20 mai 2005, il est fait chevalier de l’Ordre de la Valeur ; en 2007, ambassadeur de bonne volonté de Synergies africaines.

K-Tino. Outre ce nom d’artiste par lequel elle s’est fait connaître, K-Tino se fait aussi appeler  » la femme du peuple  » ou bien  » la petite Adeda « . Catherine Edoa Nkou, de son vrai nom, est chanteuse de bikut-si, un rythme du Sud-Cameroun. Dès son premier opus, Ascenseur, K-Tino n’a plus jamais décroché de la tête du hit-parade camerounais de la chanson. Elle est quasiment, actuellement, la seule femme (et même l’unique artiste) capable de remplir les plus grandes salles de spectacle du pays, dont certaines peuvent contenir jusqu’à 1 300 places. Les textes de ses chansons, outrageusement licencieux, ajoutés à ses coups de hanches suggestifs, en garantissent le succès populaire. Elle est, en plus,  admirée de l’épouse du président de la République qu’elle fait parfois danser…

A cette liste non exhaustive peuvent s’ajouter d’autres noms célèbres de la musique camerounaise tels que Charlotte Dipanda, Richard Bona, Lady Ponce ou encore Ben Decca, Dina Bell ou Coco Argentée, Salatiel, Locko, Ko’c, Mimie, Daphnée, Ténor, Lydol, Cysoul, Nda Chi, Kameni, Malhoox,..

Pour les découvrir, rendez-vous dans notre playlist spéciale Cameroun !

Un été au Cameroun: Arnold Fokam

Un été au Cameroun: Arnold Fokam

Vous savez il y a ce genre de personne qui semble avoir tout dans la vie ; succès, génie artistique, style, gentillesse… et j’en passe ! Et bien l’artiste présenté dans cet article fait partie de cette population. Je vous vois venir le style et surtout l’art ça reste subjectif tout ça tout ça, mais quand même, ouvrez vos chakras vous n’allez pas être déçu.e !

Arnold Fokam a très vite décidé de se consacrer à sa passion du dessin. Directement après le bac il intègre l’Institut des Beaux-Arts de l’Université de Nkongsamba / Douala. Il en ressort diplômé et explore en premier lieu la peinture sur toile avant d’expérimenter plus tard d’autres pratiques.

Il travaille entre Nkongsamba et Douala – ville du peuple Sawa aussi appelé Peuple de l’eau. Son travail est d’ailleurs très axé sur l’eau mais aussi sur le corps, la femme, et la relation des Hommes, de la Société avec tout cela.

Son univers est très onirique et sa couleur de prédilection est le bleu. Il ajoute toujours à son travail une dimension écologique, spirituelle et culturelle (liées à la culture camerounaise). Ses œuvres proposent un dialogue entre les légendes camerounaises, la Société et l’univers aquatique.

C’est pourquoi il représente très souvent les « Mamy Wata ». Ces personnages, très connus de la mythologie du pays, sont une version africaine des sirènes occidentales. Les légendes et histoires liées aux « Mamy Wata » sont très répandues partout au Cameroun et pas seulement auprès du peuple Sawa. Ne tentez même pas d’uriner dans l’eau dans la ville côtière de Kribi : vous risqueriez de vous faire emporter par une de ces créatures !

Arnold fait partie d’une génération de jeunes artistes (il est né en 1996) qui essaie de défendre l’environnement par son art. Un thème qui n’est pas encore très abordé au Cameroun.
L’environnement donc mais aussi il faut le dire la femme ; qui est surreprésentée dans son travail.

Par ailleurs, ses oeuvres concernant sa représentation de la femme sont assez portée sur l’image de la femme-mère, porteuse de vie et donc de l’Humanité. Ce qui est en soi un très beau message mais qui peut paraître réducteur. Cependant, n’oublions pas que cette image est très mise en avant au Cameroun.

En dehors de cela, je vous laisse admirer les quelques images ici de son travail et je vous invite à vous tenir au courant de son actualité sur son Instagram @arnoldfokam