On est allés voir le très attendu Dune partie 2. Regard croisés sur LE blockbuster de ce début d’année.

Anastasia, chroniqueuse cinéma & série : 

On va pas se mentir on était assez excités à l’idée d’aller voir ce deuxième volet de la saga Dune. Après une sortie repoussée à cause du mouvement de grève à Hollywood, nous avons enfin pu découvrir ce nouvel opus. 

Alors que dire de Dune Part 2 ? Et bien commençons par l’histoire. Si le premier volet pose les bases en nous expliquant l’importance et les enjeux de la planète Arrakis, ce deuxième volet nous plonge dans le vif du sujet. Paul commence à prendre conscience de son rôle et de son importance de par son statut de messie “Lisan-al-Gaib” (La voix d’ailleurs). L’histoire nous plonge davantage dans les coulisses de ce monde politique, où la religion et surtout la foi sans faille permettent de manipuler les foules et déclencher des guerres, le tout orchestré par les Bene Gesserit. Si le peuple des Fremen n’est pas tout de suite convaincu de l’identité de Paul, il ne tarde pas à se laisser convaincre et voue alors un véritable culte à Paul. On peut d’ailleurs se dire que c’est presque un peu trop, parfois même un peu grotesque. Toujours est-il que Paul va se révéler en leader et accepter sa destinée. 

Si l’histoire joue un rôle essentiel dans ce film, l’esthétique ainsi que la musique apportent une autre dimension au film. Alors qu’en 2024 on pourrait se dire qu’on a tout vu en matière d’effets spéciaux, Denis Villeneuve nous prouve le contraire. Rien que les différentes scènes où les Fremen et Paul chevauchent des vers géants sont impressionnantes de techniques. Les plans sont magnifiques et nous plongent dans la réalité du désert. Et cette musique à vous faire frissonner de par sa puissance et son intensité. 

Enfin, bien évidemment un film n’est rien sans son casting. Timothée Chalamet pour qui le rôle de Paul a été écrit sur mesure, remplit parfaitement son rôle de messie, sa performance est impeccable. De même que Zendaya, qui n’a plus vraiment besoin de nous prouver son talent de comédienne. Très attendu, le personnage d’Austin Butler souffre d’un problème de rythme qui ne lui permet pas d’explorer son personnage plus en profondeur. 
En définitif, Dune part 2 est un bijou de science-fiction qu’on ne peut que vous recommander d’aller voir au cinéma. On est déjà impatient de voir le troisième volet qui d’après Denis Villeneuve sera le dernier de la saga.

Coline, rédactrice en chef: 

Très attendu, le second volet de l’adaptation de la saga Dune (Frank Herbert, 1965, USA) par Denis Villeneuve est sorti depuis quelques semaines et fait déjà mieux que le premier volet. Il dépasse, en effet, d’un million de spectateurs son prédécesseur. Un vrai phénomène qui montre l’engouement autour de la science-fiction ces dernières décennies. Alors, ce deuxième volet, qu’est ce que ça vaut ? 

Pour commencer, arrêtons nous sur le superbe travail fait autour du sound design et de la musique. Choisir une ambiance auditive pour un film n’est pas facile et encore moins lorsqu’il s’agit de science-fiction et donc de “bruits” qui n’existent pas forcément. La patte Denis Villeneuve est alors ici un match made in heaven comme ils disent à Hollywood. Ces sons métalliques et grandioses qui nous avaient séduits dans Blade Runner 2049 et la pépite Premier Contact collent parfaitement à l’univers de Dune entre visions terrifiantes sur Arrakis et choc métallico-gore sur Giedi Prime. 

La musique hypnotisante de Hans Zimmer (qu’on ne présente plus!) complète alors l’expérience auditive Villeneuvienne et la rend incroyablement immersive. 

Non content de nous attirer dans la camionnette avec son travail sur le son, ce qui marque dans cet opus c’est surtout son esthétique visuelle absolument divine. La caméra dévoile parfois avec parcimonie, parfois à la manière d’un uppercut dosé et rythmé, des costumes et des décors d’une très grande richesse. On adore la lumière manichéenne de Giedi Prime et les inspirations égyptiennes du sietch arrakien ou encore, les références aux tatouages berbères. La recherche dans l’univers visuel est visible et, loin de le rendre messy, le rend, au contraire, cohérent et superbement détaillé.  Une petite critique pourrait lui être opposée cependant. Certaines de ces références sont très visibles et peut-être un peu trop. Le presque copié collé parfois de la culture fremen avec les cultures moyen orientales, si elle permet d’ancrer le discours dans notre réalité, peut cependant rendre celui-ci moins universel et desservir le côté “parabole” de la SF. Faut-il ancrer la SF dans son temps ou la rendre intemporel ? Ceci est large (et autre) débat. 

On ne va pas épiloguer, sur les thèmes abordés par ce second opus d’une saga qui mériterait un peu plus qu’une simple critique. Soulignons l’adaptation de l’histoire à l’écran qui peut être un travail difficile, surtout dans le cas d’un lore aussi riche que celui de l’œuvre de Frank Herbert. Tout y est, malgré des petites concessions au sacro-saint cinéma, et reste compréhensible au premier visionnage.  

Quelques mots, enfin, de la performance de Timothée Chalamet, Zendaya et tous les autres qui n’est pas pour rien dans l’expérience immersive qu’est Dune 2. On a aimé Austin Butler en tueur sanguinaire quoiqu’un peu classique. Il faut surtout parler de Rebecca Ferguson qui nous scotche par le nombre de strates qui compose son jeu de mère aux accents gourouesque. 

En conclusion, est ce qu’on ira voir le troisième opus ? Sûrement

Est ce qu’on pense que le Dune de Denis Villeneuve est la meilleure saga SF de cette décennie pour le moment ? Absolument !