#Roadto2k19: Vieilles Charrues

Notre été des festivals poursuit sa route, et nous voilà à présent aux Vieilles Charrues, à Carhaix dans le Finistère (29).

Inutile de vous présenter ce célèbre festival breton. En 2018, il termine à la 3ème position des festivals les plus fréquentés de France derrière La fête de l’Humanité et le Festival Interceltique de Lorient. Créé en 1992, par l’association du même nom, le festival se veut ouvert à tous les genres de musique malgré ses débuts plus rock. Depuis il n’a cessé de se développer rassemblant chaque année les plus grands artistes de la scène française et internationale.

Cette édition était placée sous le thème du Carnaval et les décors étaient comme chaque année très bien travaillés notamment grâce au train aux couleurs psychédéliques qui nous régalait de sa musique éclectique. 

Allez c’est parti on vous emmène sur la route des Vieilles Charrues 2019 !

Jeudi 18 :

Première journée, on sent l’excitation et l’effervescence du public monter. Ça y est après 1 an d’attente, après avoir marché des kilomètres en portant des kilos sur le dos, on y est !

Camélia Jordana :

Premier concert de la journée et du festival, Camélia Jordana a su apprivoiser le public de la

scène Kerouac. La jeune femme déborde d’énergie et dégage quelque chose de sensuel.

Alternant les chansons en français, en arabe et les reprises en anglais, elle a su amener un vent de fraîcheur pour débuter ce festival. Nous qui l’avions découverte dans le télécrochet la Nouvelle Star, c’est assez surprenant et inattendu de la retrouver ici, à Carhaix, aux Vieilles Charrues. En effet, la chanteuse nous propose un répertoire qui allie avec merveille la chanson française mais également la musique orientale. Elle rend ainsi hommage aux deux cultures qui l’ont fait grandir en tant qu’artiste. 

Vald :

Premier artiste rap du weekend, Vald nous laisse perplexe. En effet, son passage au festival Art rock n’avait clairement pas été un franc succès. Le concert était tout de même en playback du début à la fin ! Comprenez notre appréhension. Et bien force est de constater que c’était plutôt pas mal. Il ne manque pas d’énergie c’est un fait. Alors certes il ne révolutionne pas le rap, on peut ne pas aimer ses paroles assez crues et sans équivoque c’est évident. Mais c’est sympathique et ça met de bonne humeur. Après tout c’est aussi ce qu’on attend d’un concert.

Zazie :

L’artiste française était très attendue sur la scène Kerouac. De notre côté, une certaine

appréhension, on connait tous ses chansons à succès, mais que vaut-elle sur scène ? Et bien là aussi c’est une bonne surprise ! La chanteuse est très dynamique, pleine de fougue. Elle partage beaucoup avec le public et ses musiciens. L’équipe Purple Haze valide !

Columbine :

Le groupe rennais qui a fait éclore le trublion Lorenzo était présent sur la scène Grall, en ce jeudi 18 juillet. Leur album, Adieu bientôt comme son titre le laisse deviner est assez mélancolique et révèle le malaise d’une jeunesse en perte de sens. Le duo mérite d’être vu sur scène, tant par la qualité de ses textes que par sa prestation scénique. En effet, ils ont su créer un véritable dialogue avec le public et grâce à leur texte ils deviennent les porte paroles d’une jeunesse qu’ils cristallisent dans leurs textes. Malgré leur jeunesse ils ont su gravir les échelons du succès et embarquer avec eux le public de la scène Grall.

Booba :

Si comme nous vous avez grandi dans les années 90 et avez connu Booba à ses début, vous avez surement été déçu. En effet, Booba nous a passé tous ses tubes auto-tunés à mort. Nous avons tout de même eu l’honneur de seulement 3 chansons « à l’ancienne ». Alors oui ses nouvelles chansons sont pas mal, gentillettes, mais ça ne vaut pas le Booba de West Side qu’on écoutait au collège. Il en est de même pour sa prestation scénique. Le rapport nous a livré le minimum syndical. Booba sera donc l’une de nos déceptions de cette édition.

The Chainsmokers :

En quelques années à peine le duo a réussi à devenir une référence dans la musique électro. Et force est de constater qu’ils savent comment mettre le feu. Le duo de DJ américain a enflammé la piste de Glenmor ! Alternant tubes et remix endiablés, le groupe a littéralement retourné le public. On a encore tous en tête les célèbres Selfie et Don’t let me down

Paul Kalkbrenner :

Le DJ allemand était peut être l’artiste le plus attendu de la soirée. Le youtubeur belge Jimmy Labeeu s’étaient même déplacés tout spécialement pour le voir. Alors imaginez notre excitation, qui est ce Paul K que tout le monde semble connaître à part moi visiblement ! Alors verdict ? Et bien c’est pas mal mais ça ne mérite pas tout ce bruit. Rien d’extraordinaire, en soit la musique est bien on sent une certaine maîtrise des platines. Mais voilà pas de quoi en faire une montagne. Un concert en demi teinte donc, que j’aurai surement plus apprécié si on ne me l’avait pas autant vendu.

Vendredi 19 :

Aya Nakamura :

Le concert d’Aya était sans doute un des plus attendus de la journée. Et pour cause, Aya est un véritable phénomène. Qu’on aime ou qu’on déteste elle ne laisse personne indifférent. Alors on ne s’attendait pas à grand chose de sa part ou alors au pire. Et surement pour cette raison que la déception fut moins grande pour nous. C’était sympathique. Lorsque vous n’attendez rien d’une personne vous ne pouvez pas être déçu c’est un fait. Alors oui si on est totalement honnête, c’est certain ce n’est pas le concert de notre vie mais rien que pour avoir vu Djaja et Pookie ça valait le coup. Mais tout de même ne payez pas une place de concert uniquement pour la voir contentez vous d’un moment égaré en festival. 

Boulevard des airs :

Découverte et surprise de ce festival. Le groupe français a su conquérir le public de la scène

Glenmor avec son énergie et sa bonne humeur communicative. On pouvait ressentir à quel point le moment qu’ils étaient en train de vivre était important et représentait une étape de plus. Un vrai moment de partage avec le public, qui ne s’y est pas trompé en reprenant en cœur les plus grands succès du groupe comme Bruxelles.

Tears For Fears :

Précurseurs de la tendance New Wave, le célèbre groupe britannique, a ramené un vent de

nostalgie sur la scène de Kerouac. Le groupe a enflammé la scène en reprenant ses plus grands succès tels que « Everybody wants to rule the world », « Shout », « Sowing the Seeds of love » et sans oublier le très célèbre « Mad World », pour le plus grand plaisir du public qui a pu se replonger le temps d’un concert au coeur des années 80’s.

Caballero et JeanJass :

Le duo belge copain de Roméo Elvis et Lomepal, n’a rien à leur envier. Le duo est totalement déjanté et ça fait du bien ! Leur musique est rafraîchissante, rien de révolutionnaire en soi. Mais parfois la simplicité fait du bien. Après Damso et Roméo Elvis, les rappeurs belges sont bien décidés à conquérir l’hexagone.

Moha La Squale :

Le jeune rappeur commence, tranquillement mais sûrement à se faire un nom dans le paysage du rap français. De l’énergie il n’en manque pas c’est un fait. On a même peur pour lui parfois lorsqu’il se jette dans la foule. C’est frais, c’est jeune, mais ça se consomme avec modération. En effet, au bout d’une demi-heure de concert, une certaine lassitude commence à s’installer. Les chansons s’enchaînent mais se ressemblent. Malgré la foule et une aisance incroyable pour son jeune âge, on sent tout de même le manque d’expérience. Néanmoins il reste touchant de sincérité.

Samedi :

Black Eyed Peas :

Inutile de vous les présenter ! Le groupe américain composé de Will I Am, Apl de Ap, Taboo, Fergie (celle ci ayant cependant quitté le navire au moment de la reformation), a littéralement retourné le public de Glenmor. Ils ont fait le show comme on s’y attendait. Nous avions une certaine appréhension, car même si le groupe existait avant Fergie, elle apportait tout de même une touche de féminité et de sensualité au groupe. Eh bien l’adage est vrai personne n’est irremplaçable. C’est Jessica Reynoso qui la remplace pour les tournées est tout aussi talentueuse que Fergie. La jeune chanteuse a été découverte dans la version philippine de The Voice. Ce fut un véritable plaisir de retrouver ce groupe qui a marqué toute une génération et qui visiblement n’a rien perdu de sa fougue.

Gringe :

Le rappeur acolyte d’Orelsan était présent seul sur la scène Grall. Certes il n’a pas le charisme de son ami, mais il se débrouille plutôt bien. Ses textes sont noirs, mélancoliques, à éviter si vous êtes en pleine dépression, mais teintés d’une certaine ironie.

David Guetta :

Le plus célèbre de nos DJ français clôturait cette 3ème journée sur la scène Glenmor. Alors oui on aime ou on aime pas. Il est vrai que sa musique est commerciale, mais commerciale n’est pas forcément synonyme de mauvaise qualité. Il est aussi vrai que le Remix du Remix du Remix ça fait un peu beaucoup. Mais toujours est il que le show est là, c’est indéniable. Si vous voulez passer un bon moment et danser au rythme de ses tubes planétaires ou des remix, vous êtes au bon endroit.

Dimanche :

HF Thiéfaine :

40 ans de carrière et 17 albums ! Et ça se voit ! On sent indéniablement l’expérience et la maîtrise de la scène. Alors oui ça ne plaît pas à tout le monde. Mais avec une programmation qui rajeunit d’années en années il en faut pour tous les goûts. Car il est vrai que la programmation des Vieilles Charrues se tourne vers le rap et l’électro depuis quelques années maintenant. Alors un peu de chansons françaises teintées de rock n’a jamais fait de mal et l’ensemble était très agréable pour un dimanche après midi 

Lomepal :

Concert attendu par grand nombre de festivaliers au vu de la foule impressionnante qui surplombe la scène Glenmor. Antoine, de son vrai nom a fait le taff, une énergie qu’on lui connait, une ambiance de folie et des chansons reprises en coeur par une foule conquise. Si vous regardez les vidéos du rappeur sur ses réseaux sociaux vous aurez sûrement quelques frissons tant cela est incroyable. On sent d’ailleurs qu’il est ému. Lui qui l’année dernière était sur la scène Grall (réservée aux artistes émergents) se voit désormais propulsé sur la mythique scène Glenmor ! 

Christine and the queens :

De nouveau de passage sur la scène Glenmor, Chris a fait le show, c’est certain, mais peut être que ce show n’était pas réellement adapté pour un festival. La mise en scène intimiste convient peut être plus, en effet, à un concert en salle. Les chorégraphies sont très bien travaillées mais encore une fois peut être trop intimiste pour la grande scène Glenmor des  Vieilles Charrues. N’en reste pas moins le charisme et la présence de Chris qui irradie de sensualité et de fraîcheur.

Petit Biscuit :

Le jeune DJ français a fait son grand retour sur la scène Kerouac. Sa musique est fraîche et

divertissante mais peut être un peu trop posé pour une heure aussi tardive. Il aurait peut être été plus propice de le programmer dans l’après midi.

Martin Garrix :

Le célèbre DJ hollandais clôturait cette 28e édition des Vieilles Charrues. Il a fait le show c’est sur, mais rien d’extraordinaire. Alors oui si on aime l’électro c’est sympa mais rien de bien renversant. Il ne communique pas beaucoup avec le public à part pour répéter 50 fois les mêmes choses c’est à dire de lever les mains en l’air et de sauter. Bref on est loin de DJ Snake l’année dernière ou encore Major Lazer. Peut être l’expérience lui fera apprendre de ses erreurs.

Voilà ! Une nouvelle édition des Vieilles Charrues s’achève et je sais pas vous mais nous on a déjà hâte d’être à l’année dernière. Le carnaval de cette année a semble-t-il moins séduit , peut-être était-il trop large. En espérant peut être une programmation plus variée. Il est vrai que ces dernières années, le rap et l’électro ont pris une place considérable dans la programmation du festival comme dans les charts ou dans nos playlists deezer. Un peu plus d’éclectisme serait cependant bienvenu afin de ravir tout le monde et surtout de transporter nos oreilles hors de nos algorithmes ultra coordonnés. On souhaite juste un peu plus d’éclectisme afin de ravir le plus grand nombre. 

À l’année prochaine pour de nouvelles aventures !

Aurélia, 24 ans, bénévole Crêperie Centrale

Cela fait deux ans que je suis bénévole aux Vieilles, et donc vers Mai-Juin se pose la question de : « est-ce que cette année j’y vais ? ». J’avoue que pour l’édition 2019, quand j’ai vu la programmation, je me suis dit que non. C’est totalement personnel mais rien ne m’avait clairement attirée. Mais je me suis dis allé, au pire il y aura bien quelques jolies surprises. Et heureusement il y en a eu !

Pour parler très rapidement du thème et des décors j’ai trouvé ces éléments au top, et la nuit, encore plus ! La lumière, la fumée qui s’échappe de certains décors et le char déambulant sur le site, franchement c’était cool. J’ai vraiment aimé le design du merch’ aussi et je suis repartie avec ma cup des Vieilles aux couleurs du Carnaval.

Pour les concerts, alors que j’étais partie pour soutenir de toute ma voix Baltazar, j’ai été très contente de rencontrer Hubert Lenoir, qui donne littéralement tout sur scène. Il est génial et bien barré, à l’image de Flavien Berger, dans un autre style mais qui nous a bien fait marrer lors de ces petits monologues. Pour finir sur la scène Grall, Skunk Anansie nous a régalé en énergie !  Le vendredi sous la pluie, j’ai dit non à Jane Birkin et ses reprises de Gainsbourg (Vous pouvez laisser l’orchestre symphonique, la voix, on peut zapper) mais oui à notre cher Iggy et les années 80 avec les Tears for Fears. Les Black Eyed Peas ont unanimement mis le feu à Kerampuilh samedi, on regrette alors leur horaire de passage un peu tôt. Pour ce qui est du dimanche, j’ai été agréablement surprise par Hubert Félix Thiéfaine qui a tranquillement réveillé la foule avant les 1000°C de Lomepal. Petit Biscuit a fait plaisir lors d’un set réussi, et cerise sur le gâteau, l’apparition de Big Flo et Oli pour leur titre en featuring « Demain ». Martin Garrix a alors clôturé, apparemment performance réussie pour les festivaliers, je n’ai malheureusement pas réussi à accrocher (serait-ce la fatigue des quatre jours qui s’est abattue sur moi ?) et j’y ai préféré le très dynamique Ammar 808.

Finalement une édition pas trop mal, mais on sent le type de public que les Vieilles tentent d’attirer. On verra la prog’ de l’année prochaine, please where’s the rock’n’roll ?

Coline, 24 ans, Bénévole Crêperie Centrale 

Première année de bénévolat aux Vieilles Charrues et je n’ai pas été déçue ! Il règne entre les membres des équipes, et de la team bénévole au complet, une vraie bienveillance et une bonne humeur contagieuse. 

Comme tout le monde, j’avais préparé mon petit line up/ parcours du combattant personnel. J’avais pris soin d’y laisser des trous notamment en début de journée ouverts à la découverte. 

Les grosses têtes d’affiches ne m’ont pas déçue. Elles ne m’ont pas transcendées non plus d’ailleurs. Un grand nombre de shows étaient bien. Policés. Deux, trois chansons célèbres et puis s’en vont. L’apparition d’Aya Nakamura en est un très bon exemple. Iggy Pop (et la fan que je suis le regrette), si il n’a rien perdu de son énergie d’antan, nous a livré cependant un concert assez robotique. Bien rôdé quoi. 

Les Black Eyed Peas font cependant exception. En termes tout à fait académiques: “C’était un truc de ouf !!”. Si on a bien entendu eu le droit à un florilège des plus grands tubes du groupe et de Will.I.am, ils sont tellement nombreux que l’on aurait du mal à ne pas y passer ! Ces fameux tubes qui ont rythmé (rayer la mention inutile) enfance, adolescence, road trip, soirées créent une vraie connexion avec le public ! On chante à tue tête ! On danse ! C’était vraiment “un truc de ouf” ! 

Tears for fears étaient vraiment bons également

Pour ce qui est des DJ, je ne m’étendrai pas sur le sujet mais David Guetta fut une déception du genre “shows policé” de même que Martin “je n’interagis pas avec le public” Garrix. Petit Biscuit et Boris Breja en revanche nous ont livré de très beaux moments ! Petit Biscuit m’a d’ailleurs touché de par sa simplicité et sa tête bien en place sur ses épaules ! 

Pour ce qui est des découvertes, Kompromat m’a transportée comme jamais ! Flavien Berger aussi perché que sa musique m’a fait mourir de rire ! Les Psychotics Monks et Atoem découverts aux Transmusicales 2018 n’ont rien perdu de leur superbe ! Une grosse surprise tout à fait improbable: BCUC ! Je vous invite d’ailleurs à aller les écouter de ce pas si ce n’est pas déjà fait ! 

Les décors travaillés jusque dans les détails avec le dragon et sa fumée, le petit train … participe de notre très bonne expérience spectateur. Merci les Vieilles Charrues pour cette belle édition !

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