C’est avec un plaisir immense que je vous présente de cette série car elle est pour moi l’une des meilleurs séries humoristiques de son époque. Elle fait référence à tellement d’œuvres de la pop culture qu’elle devrait être vue par tous ceux qui s’y intéresse. Il est regrettable qu’aussi peu d’œuvres (série, livre, film) soient capable de retranscrire la pop culture avec autant de finesse et de talent.

Pour remettre les choses dans leur contexte, cette série prend place dans les années 2010-2015, au travers de 3 saisons cultes et de 3 autres passables voir médiocres suite au départ forcé de son capitaine pour la quatrième saison. Les deux dernières saisons n’arrivent jamais vraiment, malgré le retour de Dan Harmon aux commandes, à remonter la pente. Quelque chose s’est brisé. Le départ de certains acteurs rompt également l’harmonie dans la série. L’histoire se déroule dans une fac publique américaine fictive, Greendale Community, où nous suivons un groupe de 6 personnes inscrites dans un groupe de travail d’espagnol. Chacun des 6 protagonistes ont leurs propres problèmes, leurs faiblesses qui résurgent d’un manque de confiance en soi. Rien de plus classique me direz vous mais vous ne pouvez pas avoir plus tort! Elle réussit cependant là ou beaucoup d’autre échouent ,c’est à dire à se démarquer par des personnages finement joués et des situations impensables faisant douter de la santé mentale du réalisateur, entre génie et folie.

Les épisodes

Les épisodes sont construits comme référence à une série ou à un film, à chaque épisode son univers. On passe, par exemple, de Star Wars aux westerns, de la nuit des morts vivants à  Dr Who et Donjons et dragons. Les références y sont tellement nombreuses qu’il serait difficile de toutes les lister. Pour comprendre la pop culture il faut s’attaquer à des œuvres majeures, mais la retranscrire dans une série c’est se mettre en danger. Là où Community réussi à être absolument jouissif et géniale, c’est qu’elle réussi à construire sa narration dans un univers différent de ce qui fait le cœur de son intrigue, et cela sans jamais trébucher ! Les épisodes sont construits afin que ce soit la référence qui serve le récit et non l’inverse. Community ne tombe ainsi jamais dans le fan service, bien au contraire. Les situations sont toujours amenées de telle sorte qu’on ne saurait que rire même si l’on ne connaît pas la référence exacte.

Les personnages

C’est l’essence même du concept de la pop culture qui est ici transfigurée dans les personnages, surtout un, Abed, fan de pop culture, par qui d’ailleurs beaucoup de l’humour et des références de la série passe. Les 6 personnages représentent pour beaucoup les différents aspects de nos vies et de nos angoisses : l’âge, le fait d’être parent, de vouloir avoir de l’argent, nos folies et nos craintes. Un hommage évident est fait aux schémas dits classiques (le roi, le fou, le soldat, le rebelle, l’élément perturbateur, etc), cependant analyser la complexité des personnages au travers de ce seul prisme serait réduire leur importance dans la construction de la narration. Ils représentent, en effet, davantage les névroses des USA et cette fresque hilarante nous fait toucher du doigt l’inconscient de l’Amérique.

Pourquoi c’est si bien ?

Même si l’on peut rire des clins d’œil qui sont faits tout au long de la série, les œuvres dont s’inspire les épisodes ne sont jamais traitées avec légèreté mais avec un sérieux proche de la folie maniaque qui inspire un respect pour le réalisateur. Les 3 premières saisons sont un hommage sans égale à ce que peut être la pop culture, une référence commune à un certain nombre d’œuvres majeurs. La 4ème saison tombe malheureusement dans un fan service et une méconnaissance des œuvres, ainsi qu’un manque de finesse flagrant dans l’exploitation de celles ci. A ce titre, on peut comparer cette quatrième saison au film Ready Player One dans sa gestion de la pop culture, en ce qu’elle s’adresse au plus grand nombre sans finesse. Là où les 3 premières saisons peuvent s’adresser à tout le monde, la 4ème saison donc ne s’adresse qu’aux novices en pop culture et aux fans de la série. Un hommage à un hommage à la pop culture c’est trop, soyons honnête.

Community est une série à part, car le réalisateur comprend d’une telle manière le matériel de base que chaque épisode possède sa logique et son déroulement tout en s’inspirant de ce qui caractérise l’œuvre sous-jacente. Un prouesse bien rare et qui permet de mettre en avant l’œuvre duquel elle s’inspire. Enfin un véritable hommage à la pop culture!