C’est l’un des réalisateurs phares de ces dernières années. Wes Anderson est désormais director superstar par son style unique, ludique et surtout coloré. La couleur, justement, est au centre de chaque œuvre du texan (oui, oui, Wes est né à Houston) et fait partie intégrante de son style
Qu’est-ce qui fait la patte Wes Anderson ?
Une palette pour chaque film
Aviez vous remarqué qu’à chacun des films d’Anderson correspond une sélection de couleurs reconnaissables ? The Grand Budapest Hotel est, en effet, inséparable de ses violets profonds, de ses roses pastels et de son rouge passion tandis que Moonrise Kingdom met en valeur tout une palette de jaune, beige et vert.
Ces palettes sont indissociables de l’identité du film. Mieux, elles en font partie intégrante et participent du message et de l’ambiance choisie. Le violet et le rose appellent aux concepts du raffinement, de la douceur tandis que les touches de rouge symbolisent la violence sous-jacente de l’histoire du Grand Budapest Hotel.
Ces palettes ne sont d’ailleurs pas uniformes tout au long du film. Elles évoluent avec les sentiments et les événements. Les couleurs criardes et ultra lumineuses de l’âge d’or de l’hôtel font ainsi face à des couleurs plus passées qui évoquent un temps révolu avec une pointe de nostalgie vintage.
L’oeuvre de Wes Anderson tourne généralement autour de couleurs simples, saturées et lumineuses. On a presque l’impression de se retrouver au cœur d’un livre pour enfant, réconfortant, coloré et joyeux.
Couleur et psychologie
La couleur est également un élément non négligeable de l’expression et de la définition de ses personnages. Les principaux possèdent en général une sélection de couleur qui évoque leur personnalité, leurs émotions voire leur traumas. C’est un peu comme la carte d’identité de leur subconscient, une sorte de film dans le film.
La couleur comme outil narratif
Le choix des couleurs est un élément central dans la production d’une œuvre cinématographique. Chez Wes Anderson, elle est un outil de narration extrêmement important puisqu’elle permet de renforcer, de créer le discours voire parfois de révéler ce que l’on ne dit pas.
Le cinéma de Wes Anderson est indissociable de ses jeux de couleurs. Elles sont un pilier de sa patte tout autant que de son message. Un élément qui est savamment doublé d’un discours souvent mélancolique voire triste. Anderson nous parle, en effet, qui peuvent être extrêmement durs (le suicide, la guerre, les troubles politiques, l’exclusion) dans un monde aux couleurs éclatantes comme une fable pour adultes qui n’en ont pas tout à fait fini avec leur enfance.