On ne peut pas parler de la science au cinéma sans évoquer la filmographie de Christopher Nolan. Qu’on trouve ses films pompeux ou géniaux, le réalisateur ne laisse personne indifférent. Son approche de la narration, du visuel et du cinéma tout court mériterait une masterclass pour chacun de ces sujets mais essayons tout de même de déblayer ce qui est sans nul doute l’un des phénomènes de science-fiction de ces dernières décennies. 

Motif et temporalité 

Inception, 2010

A moins de vivre dans une grotte, vous avez déjà vu au moins une fois Interstellar et Inception. Des films plutôt complexes à aborder pour le grand public mais qui pourtant ont eu une très belle carrière en salle et par la suite.

Ce n’est un secret pour personne Christopher Nolan (Chris quoi) est fasciné par le temps. Cette thématique imprègne ainsi toute l’œuvre du réalisateur britannique. Qu’il s’agisse de l’un des questionnements principaux du film comme dans Interstellar (2014), la narration non linéaire ou même la musique, tout est matière à s’interroger et surtout à jouer avec le temps.

Les motifs deviennent alors des points de repères essentiels dans la compréhension de l’histoire. Des motifs on en retrouve énormément dans chacune des œuvres de Nolan. A savoir donc qu’un motif au cinéma est un élément visuel ou auditif récurrent qui permet de renforcer la thématique, l’action de manière subtile et le plus souvent métaphorique. Nolan ajoute ainsi divers couches de lecture par l’ajout de détails plus ou moins visibles, de répliques qui se répondent…

Inception, 2010

Les origines 

Par la construction extrêmement cadrée de ses films, Nolan est en quelque sorte un mathématicien du cinéma. 

L’écriture de ses scripts sont ainsi très codifiés. Le réalisateur explique d’ailleurs que sa méthode de travail est principalement construite autour de l’utilisation des diagrammes et autres graphiques. L’homme pense au film comme un puzzle et assemble les pièces comme il le ferait d’un algorithme. L’une des inspirations principales de Nolan est d’ailleurs la gamme de shepard. Il s’agit d’une illusion auditive qui donne l’impression de continuellement monter sans jamais s’arrêter (un peu comme un avion qui n’en finirait pas de décoller). Certains la surnomme d’ailleurs “le son infini”. Une illusion forte et immersive basée sur des faits bien scientifiques et terre à terre qui définit, en effet, très bien le cinéma de Christopher Nolan.

Du côté des scientifiques, le discours est plutôt mitigé. Les concepts auxquels Christopher Nolan s’intéresse sont encore mystérieux sur bien des points même pour la science et en cela, le cinéma permet de jouer le rôle d’un laboratoire géant libéré des lois de la Nature où tout est possible. S’il se renseigne et travaille en collaboration avec des spécialistes, les propositions de Nolan restent sur bien des points de la fiction. N’oublions pas que bien que extrêmement renseignés et construits, les films de Nolan restent des films. Un point sur lequel pourtant la majorité s’accorde : le cinéma de Nolan a permis de redonner un coup de jeune à la science !