#Explociné: Trip ! / De la SF stupéfiante

Cocaïne, héroïne, marijuana, crystal meth et leurs joyeuses copines ectasy ou encore MDMA, il existe un nombre assez impressionnant de substances stupéfiantes. De telles molécules se trouvent déjà dans la nature. La feuille de coca, par exemple, est utilisée depuis des siècles contre le mal de l’altitude au Pérou. Les avancées de la science et la mondialisation des techniques (et du commerce) ont cependant permis de faire passer ces substances à un tout autre niveau. L’actualité couvre, d’ailleurs, régulièrement la découverte de nouvelles substances sur le marché et de leurs effets terrifiants. 

Le cinéma, d’ailleurs, n’est pas en reste quant à ces inventions stupéfiantes… Petit tour d’horizon des drogues de science fiction. 

Le triomphe de la Science 

Imaginez vous pouvez inventer une substance qui vous permette d’acquérir des capacités extraordinaires. C’est un peu comme demander à quelqu’un quel super pouvoir il aimerait posséder. Mieux que les os en adamantium de Wolverine, mieux encore qu’un androïde à tout faire, avec les drogues c’est le sujet lui-même qui devient surhumain. 

La science et ses progrès rapides depuis un siècle ont, en effet, inspiré nombre d’écrivains, scénaristes et réalisateurs. Si les drogues étaient déjà largement vulgarisées à l’écran depuis les années 1960’s, la fin du millénaire a vu débarquer des drogues d’un nouveau genre. 

Sous le contrôle d’un médecin, Huxley absorbe de la mescaline, connue pour ses vertus hallucinatoires.

La science-fiction, en effet, est alors peuplée de robots, expérimentations, hackers… La création de nouvelle drogue trouve rapidement sa place dans cette ambiance de post-modernisme légèrement (mais très léger hein) dark. Comme Bradley Cooper dans le Limitless de Neil Burger (2011), la drogue est une porte sur un ensemble de possibles sans limites (oui, oui). Une idée qui aurait plu à Aldous Huxley. 

Un enthousiasme qui est cependant tamisé par un rappel à l’ordre. Tout vient avec ses conséquences et ces nouveaux stupéfiants (comme les autres) sont bien livrés avec le package : addiction, risques médicaux. 

L’homme face à sa nature 

Cet engouement autour des stupéfiants va de paire donc avec l’avancée de la Science (avec un grand S) et surtout le développement des technologies digitales. L’homme réalise des prouesses. Le champ des possibles est ouvert tout grand. 

On retrouve ici ce besoin cartésien de l’homme de se rendre plus fort que la nature, de la dépasser. L’homme se fait alors peu démiurge lui-même.

Il peut créer de nouvelles molécules aux pouvoirs extraordinaires. Il peut aussi les créer pour des raisons beaucoup sympathiques. Les drogues servent aussi parfois à tuer et/ ou à asservir. La série I-Zombie (CW), en ce sens, en est un exemple singulier. Sans oublier, également, que ces jeux sur-naturels ne le sont justement pas, naturel. Il arrive alors que la nature se rappelle à l’humanité comme le narre Francis Lawrence dans son célèbre Je suis une légende (2007). 

Will Smith in Je suis une légende, Francis Lawrence (2007)

Drogues, Big Brother et dystopie

Les stupéfiants, qu’ils soient naturels ou inventés, ont toujours un prix. Il y a toujours une contrepartie. Le sujet devient accro voire carrément fou, meurt ou se transforme en monstre. Un super terreau pour un film d’horreur ou d’aventure. La diffusion des drogues, fictionnelles ou non, à l’écran permet surtout d’en extraire une essence presque parabole, allégorique. Le film déploie alors son message de précaution tel une fable moderne. 

Christian Bale in Equilibrium, 2003

Certaines œuvres, cependant, dénonce un travers encore plus menaçant. La drogue c’est aussi, et surtout, un formidable moyen de domination. Celle-ci peut s’exercer sur l’individu par la substance, certes, mais aussi par toute sorte d’individus malveillants. A l’image d’un épisode de Black Mirror, beaucoup moins subtil mais plus marquant, la drogue peut également être à l’origine d’un conflit international ou d’acte de terrorisme. Equilibrium de Kurt Wimmer en est alors l’un des témoins les plus criants. 

La drogue à l’écran et surtout dans la science fiction, c’est rigolo et presque magique. Elle ouvre un champ des possibles presque infini. Comme tout stupéfiant, cependant, elles sont livrées avec tout le package. Addiction, domination, folie, un cocktail détonnant qui fait alors du cinéma un médium de choix quant à l’éducation de masse à l’esprit critique.

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