#ActuCiné : Soul, Pete Docter (Walt Disney Pictures)

Qu’il était attendu ! Soul, le nouveau film d’animation Pixar est enfin disponible sur nos écrans depuis le 25 décembre. Sorti sur la plateforme Disney +, le film était l’un des blockbusters de l’année 2020 et ce malgré (ou un peu aussi grâce lorsque l’on voit l’attente que le film a pu susciter) à la pandémie. Le film, donc, promet un savant mélange de jazz, de mystique et d’une poignée de mignonnerie à la sauce Disney. Un cocktail intriguant somme toute mais qui a conquis le public lors de la sortie de la première bande annonce. 

Alors, ce nouveau Pixar, film commercial ou petit bijou ? On vous dit tout. 

Une ode au carpe diem 

Des âmes ? Les sources quantiques ? La mort ? Des thèmes résolument éloignés de ce qui a fait l’adn Disney/Pixar. L’année 2020 a marqué les esprits jusque dans la production artistique de l’une des plus indévissables firmes. C’est cependant une petite révolution que nous livre le synopsis. De tels thèmes n’ont, pour le moment, que très peu été abordés aussi crûment dans un film d’animation à gros budget. Ceux-ci sont principalement réservés à l’écran plus underground, artistico-bobo et autres films “sérieux” à la sauce Ari Folman. 

C’est donc assez plaisant de voir enfin l’animation se renouveler de manière aussi drastique. 

Il s’agit toutefois d’une production Disney. Le film est donc parsemé de credo mystico-générales sur le sens de la vie et retournement de situation “happily ever after”. Cela ne gâche en rien le discours qui joue habilement entre péripéties négatives et résolutions sans étouffer le tout sous des couches de mièvreries. 

Le choix d’opter pour le cadre spatio-temporel de la réalité (plus ou moins, on se comprend) participe d’autant plus de cette ambiance “good vibes” et distille son message de positivité de façon peu subtile mais efficace.

La culture afro-américaine à l’honneur 

La princesse et la grenouille (Jon Musker, Ron Clements, 2009) avait initié le pas. Soul apporte une nouvelle pierre à l’édifice. Joe Gardner, notre héros, est un homme de couleur tout comme une grande partie des protagonistes de cette histoire. Enfin ! Il aura fallu attendre 11 ans avant de voir un nouveau personnage afro-américain prendre le devant de la scène. C’est un peu long non ? 

Au-delà de la couleur de peau de ces héros, le film fait la part belle à la culture noire. L’importance de la musique jazz, qui est ici beaucoup plus qu’une simple décoration de fond, participe également de ce regain de diversité. Les aventures de Joe et 22 les emmènent même jusque chez un coiffeur afro. Un petit détail semble-t-il mais qui a son importance au vu du peu de visibilité accordée à la culture afro-américaine jusqu’ici.

La présence d’une femme, également, au rôle de patronne inflexible ajoute la pointe de féminisme cuvée 2020. 

On a donc un petit concentré de la bienséance selon la fin 2020 c’est-à-dire post Me too, le cas Georges Floyd et j’en passe. Une façon pour Disney de souligner les événements qui ont secoué le cinéma ces dix dernières années. Espérons que ce choix de la diversité perdurera dans le temps ! 

Une critique du Instagram dream 

Joe Gardner, malgré tous ses efforts, n’arrivera que tardivement à atteindre ses rêves. Il essuiera pendant longtemps refus et autres petits contrats avant de finalement signer pour le concert de sa carrière. Il en aurait presque oublié le monde extérieur, son entourage et même la passion qui l’animait. Un pied de nez à la réussite rapide et facile déployée sous tous les angles via tiktok, Instagram et consorts. La réussite c’est avant tout une course de fond et le bonheur ne dépend pas d’atteindre ou non la ligne d’arrivée. 

Soul s’inscrit dans la continuité de la philosophie de la transparence sur les réseaux sociaux et surtout du “take care”. Celle-ci popularisée ces dernières années apporte le contrepied de l’image de réussite réussite facile et diffusée via les télé crochets comme la star de Britain Got Talent, Harry Styles ou encore des influenceurs de type Lena Situations. 


En bref, Soul est une petite bouffée d’air. Sans toutefois être LE chef d’œuvre d’une génération, il respire les good vibes féériques à la Disney mais avec le twist 2020 et ça on aime. La pandémie aura eu cette effet de renouveau pour le meilleur et pour le pire mais ici, c’est surtout pour le meilleur. Disney pose surtout les graines d’un avenir de l’animation que l’on souhaite fortement entériner pour l’avenir. To be continued …

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