En ce mois de novembre 2020, les vikings sont mis à l’honneur avec la sortie du dernier jeu des studios UBISOFT, Assassin’s Creed Valhalla. Ce titre occupe, en effet, une place très importante de la communication médiatique gaming de ces dernières semaines puisque cette série est l’une des plus importantes du marché. Avec plus de 155 millions de jeux vendus avant la sortie du dernier titre, elle est la franchise la plus populaire du catalogue de l’éditeur français. Assassin’s Creed Valhalla promet d’être de plus l’épisode de tous les records puisque le nombre de connexions au jeu le jour du lancement était deux fois plus important que son prédécesseur Assassin’s Creed Odyssey. Bien que la sortie du titre profite du deuxième confinement, elle n’en reste pas moins une sortie attendue par beaucoup de joueurs, on peut aisément le constater par le nombre de vidéos, émissions ou encore d’articles sur le sujet.

La période historique des Vikings est propice à la création d’un jeu vidéo puisqu’elle allie une mythologie riche et vaste à une période de temps longue et variée. On y retrouve tous les ingrédients pour les concepteurs des jeux, un terreau fertile dans lequel ils vont pouvoir puiser l’inspiration. Le regain de vitalité de ces dernières années pour ce peuple est loin d’être propre au jeux vidéo. Cela fait une 10ène d’années que les Vikings font marcher notre commerce culturel avec des figures fortes tel que Odin ou Thor dans des films du Marvel Univers comme Thor ou Avengers ou bien des séries telles que Vikings ou American Gods, pour ne citer que les plus connus. 

Pour un peu d’histoire

Podcast

Si vous voulez vous plonger dans l’histoire véritable de l’époque dans laquelle se déroule le jeu Assassin’s Creed Valhalla, Ubisoft nous propose une série de podcasts qui reprennent le contexte historique des invasions Vikings en Angleterre du 8ème au 11ème siècle.

https://www.ubisoft.com/fr-fr/game/assassins-creed/valhalla/podcast

Bien que certaines publicités “subtiles” pour le jeu soient placées ça et là, ces podcasts restent très agréables et instructifs.

Emission de radio 

France Inter nous propose également une plongée dans la création d’un jeux-vidéo historique avec en bonus une présentation de la licence par Olivier Bénis, expert jeux-vidéo pour France Inter. Une excellente présentation de la licence pour ceux qui ne la connaisse pas.

https://www.franceinter.fr/emissions/l-instant-m/l-instant-m-20-novembre-2020

Bonne écoute

Assassin’s Creed Valhalla

Le jeu, le Valhalla

Assassin’s Creed Valhalla nous place dans la peau d’un ou d’une viking, Eivor, qui part de Norvège pour trouver meilleure fortune en Angleterre. Cette fuite de son pays natal est bien introduite et sert de tutoriel à plusieurs mécaniques de gameplay comme les différentes armes que l’on est amené à découvrir au fur et à mesure. Une riche idée même si classique dont l’ambiance tranche par la suite avec les paysages d’Angleterre, le dépaysement est bien présent. Un soin tout particulier a été apporté à retranscrire la voie du guerrier nordique : sans concession!

La durée de vie du jeu est colossale et bien rythmée dans l’ensemble malgré quelques collectibles très Ubisoftien qui gâchent encore l’exploration.

Le gameplay

Beaucoup des mécaniques des deux derniers volets se retrouvent dans cet opus. Je ne parlerais donc que des différences avec les deux épisodes précédents car il n’y a aucune révolution en matière de gameplay qui nécessite qui s’y attarde.

Une des grandes critiques faites par les fans à la franchise est la disparition de ce qui faisait un “Assassin’s Creed”, c’est-à-dire les mécaniques proposées depuis les premiers épisodes autour des assassinats. Le virage RPG pris sur la dernière trilogie prenait de plus en plus de place. Cela a été revu à la baisse pour permettre une plus grande part à l’infiltration. Ce choix casse les quelques éléments RPG proposés dans le titre. La gestion des statistiques du personnage est presque nulle et la progression au niveau des compétences et des attributs offre peu de personnalisation pour Eivor, notre viking. Cela est remplacé par la possibilité d’assassiner n’importe qui d’un coup de lame secrete, un plaisir de revoir cette identité propre à la franchise mais le mélange des deux est assez étonnant. Cela ne gâche cependant  pas le gameplay qui reste très agréable.

Une mécanique autre très appréciée et qui fait également son retour dans la franchise, c’est la gestion de votre village, cette fois en Angleterre. Un composant déjà présent dans certains des épisodes précédents comme Assassin’s Creed Brotherhood ou Black Flag. On doit ainsi reconstruire un village laissé à l’abandon par ces précédents occupants. Il servira de point de départ de nombreuses quêtes et activités annexes comme la pêche, la chasse ou les voyages vers les mondes de la mythologie ainsi que les phases de conquête. La construction des différents bâtiments demande des ressources que l’on trouve en pillant des églises et des chapelles. Bien que sympathique au début, on se lasse assez facilement de la construction de votre village qui n’est finalement que vitrine et dont on n’a aucun pouvoir de modeler à notre envie, si ce n’est quelques éléments décoratifs. On retrouve la même philosophie sur notre navire, notre coupe de cheveux et nos tatouages. Rien de révolutionnaire et encore une fois assez pauvre sur la forme.

Ce qui par contre est une grande bouffée d’oxygène dans ce nouvel épisode est la gestion des quêtes et de l’exploration. Les territoires sont, en effet, découpés en sous région dans lesquels vous allez étendre votre influence. Ce système n’a rien d’inédit mais le système de quête principale courte avec une multitude de quêtes secondaires inintéressantes sujettes à encourager l’exploration d’une zone est désormais mis au placard. Vos missions principales sont désormais mieux écrites et plus étoffées par région. Elles vous amènent, en effet, au travers du territoire beaucoup plus naturellement. Il n’y a dès lors plus de quêtes secondaires à proprement parler et vous êtes incité à l’exploration par de la collecte de ressource et les activités annexes. Celles-ci prennent la forme  de mini-jeu, de boss ou de quêtes scénarisées très courtes qui sont loin d’être désagréables. Même si au bout d’un moment la répétition pointe le bout de son nez cela reste beaucoup plus plaisant que les quêtes Fedex dont nous étions habitués sur les précédents volets de la série. 

Un bon Assassin’s Creed? 

Je n’aurais qu’un conseil, il ne faut pas jouer au jeu si l’on veut en découvrir plus sur l’histoire des assassins. On y joue pour ce que le studio Ubisoft sait faire de mieux, c’est-à-dire de la reconstitution historique, de lieux et d’ambiance. On retrouve les mêmes avantages et les mêmes inconvénients que dans tous les autres épisodes de la trilogie, un bon jeu mais un mauvais Assassin’s Creed. Assassin’s Creed Origins de par sa direction artistique franchement réussi et l’histoire de la création de l’ordre des assassins avait un grand intérêt tandis que Assassin’s Creed Valhalla manque de renouveau.

Pour ne pas vous spoiler, je ne peux pas vous évoquer l’histoire principale dans son ensemble et le lien avec le lore d’assassin’s creed mais les liens sont minces. Ce jeu fait des efforts pour répondre aux très nombreuses critiques des joueurs sur ce sujet mais peine à rendre le tout intéressant. On sent que le lore est finalement plus lourd à porter qu’autre chose et ce sentiment n’est pas pour aider dans l’immersion. Malgré le retour de mécaniques de gameplay sympathiques le tout manque de nouveau et de renouveau.

L’avenir de la saga

La trilogie sur les origines des assassins et de la mythologie touche normalement à son terme et fait espérer une nouvelle direction à la série. Cette trilogie a été un renouveau et un virage vers le RPG en tentant de se rapprocher de jeux comme The Witcher 3. Les évolutions du genre vont vite et des jeux comme Zelda Breath Of The Wild ont complètement changé la donne dans le monde du RPG, les mécaniques du jeu commencent ainsi à dater. Il serait peut-être temps qu’Ubisoft fasse un choix plus tranché sur le gameplay de la franchise. Les aller-retour incessant entre anciennes et nouvelles mécaniques alourdissent considérablement les jeux. La partie assassin n’est plus dès lors qu’un prétexte à explorer une époque. Il faut cependant se rendre à l’évidence, ils n’ont jamais vendu autant de jeux Assassin’s creed depuis le virage des trois derniers volets.

On peut s’attendre dans les prochaines années à avoir un remake du premier épisode de la série qui permettrait de contenter les pures et dures et de présenter aux nouveau venus de la franchise les bases du lore. Le contexte de l’histoire dans le présent va d’ailleurs en ce sens dans cet opus, peut-être un teasing bien placé?Nous pouvons souhaiter dès lors que les prochains Assassin’s Creed soient plus ancrés autour d’une confrérie d’assassins déjà constituée ou tout simplement plus structurée comme dans les premiers épisodes. L’époque serait plus moderne et pourquoi pas en Asie, partie jamais encore explorée au sein des épisodes principaux de la franchise. Une histoire proche de celle de Shao Jun (Assassin’s Creed Chronicle : China) serait très intéressante et est d’ores et déjà populaire auprès des fans puisqu’il s’agit d’un des personnages préférés de la communauté au point que la tenue est disponible dans Assassin’s Creed Syndicate pour Evie Frye. Si vous vous intéressez au personnage de Shao Jun je vous recommande en plus du jeu, le manga qui retrace son histoire avec une approche complémentaire sur ce personnage.