A mesure que l’exploration du monde avance, ce n’est plus tant l’infiniment grand qui fait peur à l’homme mais l’infiniment petit.
L’exploration des grands fonds et sa technologie toujours plus poussée amène leur lot de questionnement scientifiques. Ceux ci mènent ainsi à réfléchir autour de la structure même du vivant et de sa matière.
Les récents événements l’ont montré. Les sociétés humaines peuvent avoir autant de vaisseaux qu’ils le veulent, une bactérie à tôt fait de décimer une population. Le radeau le plus solide ou même le sous marin le plus perfectionné ne peut sauver personne en cas de crise sanitaire à son bord ou sur les terres autrefois habitées.
Face à la menace et à la peur grandissante d’un conflit bactériologique (et en l’absence de grand conflit armé pendant un long moment en Occident), le film de zombie et autres épidémies permet ainsi de mettre en scène ce fantasme horrifique d’une population qui, si elle ne craint plus vraiment le grand inconnu, doute d’elle même.
Raconter une épidémie de masse, c’est invoquer nos peurs d’un danger plus proche que ce que l’on pourrait penser. C’est également parler au mal de l’homme moderne : la société. Les populations au mode de vie occidental n’ont ainsi pas connu de conflit direct, les privations et tout ce qui s’ensuit. Elles connaissent cependant un nouveau mal la cohabitation avec les autres en période d’abondance, le confort et les excès qu’il entraîne. Addiction à toutes sortes de substances, dépendance aux médias parfois corrompus, fake news, stratégies politiques ou encore tests médicaux politiques ou non sont autant de menaces qui inquiètent aujourd’hui. La société ne s’intéresse plus à ce qu’il y a dehors, elle en connaît déjà beaucoup par la télévision et les livres. L’homme moderne à peur des autres. Il a peur de celui qu’il ne connaît pas et qui pourrait lui faire du mal. Le zombie permet ainsi de parfaitement personnifier cette peur de l’autre. L’homme moderne, toutefois, a aussi très peur de lui même et de ce que l’abondance fait de lui. Il a peur de finir “zombifié” par un système qui n’est pas le sien, par une technologie et une industrie du divertissement qui finira peut être par l’abrutir (big up aux fans de la série Black Mirror, Charlie Brooker, 2011).
Mais qu’arriverait il si, d’un seul coup, un nouveau produit, une nouvelle drogue ou que sais je encore venait à nous ramener à notre dure réalité de simple maillon d’une chaîne ?
Le cinéma se sert ainsi de ces peurs et nous rappelle que nous ne sommes pas tout puissant.