# ExploCiné: REVOLUTION/ La rébellion par le cinéma

Dans notre monde contemporain, le cinéma est à son insu la courroie de transmission la plus efficace de la propagande. Il n’a pas son pareil pour propager idées et opinions”, Edward Bernays 

Le plus célèbre des publicitaires ne s’y est pas trompé. Lors de l’écriture de son Propaganda, Comment manipuler l’opinion publique en démocratie (Bible s’il en est de tout marketeux et affiliés) à la fin de 1920’s, il prévoit l’immense pouvoir des images animées sur le public. O combien il avait raison ! Le 7e art est l’outil par excellence de démonstration du discours à destination des masses. Fictionnel ou documentaire, animé ou filmé in situ, les conteurs en usent et abusent afin de propager leurs idées et rallier le public. Le poids des mots, le choc des … plans, qu’ils disaient à Paris Match

Des films qui dénoncent 

Certains films ont permis de pointer du doigt et mettre sur le devant de la scène injustices et grandes questions existentielles. Il arrivent également que certaines de ces productions participent au démarrage d’une rébellion. C’est d’ailleurs là que le discours doit être pris avec des pincettes. Le cinéma est un art et repose donc sur un discours. Qui dit discours, dit potentielle manipulation. Le choix du script, de l’angle de vue et de montage peuvent amener à déformer le réel. Il est donc nécessaire de s’intéresser au contexte de production d’une telle oeuvre (qui ? quoi ? où ? comment ?) avant toute analyse hâtive. 

AI (S.Spielberg, 2001) & Blade Runner (R. Scott, 1982): Ces deux oeuvres sont des précurseurs dans le domaine de la réflexion autour de l’intelligence artificielle. Elles amènent également une belle parabole sur l’acceptation de la différence. 

The Dallas Buyers Club (J.M. Vallée, 2014): Une très belle histoire (vraie) sur le combat de la communauté homosexuelle pour sa reconnaissance. 

Mais aussi :

Les Misérables (Ladj Ly, 2019) 
Bowling for Columbine (M. Moore, 2002)

Des films étendards 

D’autres films, encore, cristallisent une lutte d’une manière saisissante. Ceci à tel point, qu’ils en deviennent l’emblème de la cause. Ces films sont, la plupart du temps, considérés comme des oeuvres de premier plan, passionnent les foules en salle et deviennent cultes. Oui, oui! On insiste si vous ne connaissez aucuns des films de cette catégorie, filez tout de suite dans votre canapé, un bol de pop corn à la main. 

Soleil vert (R. Fleischer, 1974) : Cette oeuvre d’anticipation explore la question du monde moderne sur industrialisé et des inégalités sociales qui en découle. Attention ! A ne pas mettre sous toutes les paires d’yeux. 

Le Congrès (A.Folman, 2013) : Le réalisateur de Valse avec Bachir (2008) s’intéresse, ici, à la virtualisation grandissante de notre perception du monde 

Home (Y.A. Bertrand, 2009) et Océans (J.Perrin, 2010) 

Dans un côté plus social, on notera le très beau (mais un peu classique) Human (Y.A. Bertrand, 2015) ou si on pense fiction, l’impact de Slumdog Millionnaire et, bien sur, V pour Vendetta

Des films du souvenir 

Une rébellion, une cause ou toute autre combat passe par trois phases: l’étincelle qui met le feu aux poudres, le combat en lui même et, enfin le devoir de mémoire. Se souvenir des évènements et des acteurs qui y ont contribués est, en effet, nécessaire en signe de respect mais aussi à titre d’exemple pour l’Histoire future. 

La Guerre du Vietnam et Seconde Guerre Mondiale (notamment le Débarquement et la Résistance), notamment, sont très représentés à l’écran. Il s’agit effectivement d’événements tragiques d’ampleur mondiale. Ils sont encore considérés comme des traumatismes et participent d’un travail de “digestion patrimonial” pour les USA avec la première et pour l’Europe avec la seconde. 

Platoon (0.Stone, 1987) & Apocalypse Now (F.F.Coppola, 1979) : Ces oeuvres cultissimes dénoncent le traitement des soldats par les hauts lieux dans une guerre qui a perdu son sens.

Les Sentiers de la Gloire (S.Kubrick, 1975): Le grand manitou de 2001, l’Odyssée de l’espace (1968) et Orange Mécanique (1972) se penche ici, à l’instar des oeuvres précédentes, sur les conséquences des choix stratégiques en temps de guerre. 

Mais aussi :

12 years a slave (S.McQueen, 2014) 
L’étincelle: Une histoire des luttes LGBT +  (B.Masocco, 2019)

Le cinéma est un outil (si ce n’est THE outil) puissant pour conter histoires et idées. Il peut être très utile lorsqu’il s’agit d’alerter l’opinion publique et de faire bouger les choses. Son discours est néanmoins à prendre avec d’extrêmes précautions. Entre propagande et témoignage, le 7e art n’a pas fini de déchaîner les passions.

Laisser un commentaire