Un été au Cameroun: Eric Takukam

Mélanger réalité virtuelle et art plastique, oui oui c’est possible au Cameroun ! Bienvenue dans l’univers d’Eric Takukam.

Exposé de mai à juin 2023 à l’Institut français du Cameroun à Douala ; la capitale économique du pays, Eric Takukam est designer graphique et textile, artiste numérique et entrepreneur. Grand communicant du pays et directeur artistique dans la publicité, il a travaillé pour des marques telles que Guinness Cameroun ou Nestlé. 

Sa patte graphique est très reconnaissable et sans doute influencée par sa carrière professionnelle dans le domaine de la publicité. 

Ses créations se font toutes sur papier en premier lieu pour ensuite être digitalisées et retravaillées afin d’y introduire notamment les éléments visuels animés.Eric Takukam est par ailleurs un des premiers artistes camerounais dont les oeuvres sont aussi des NFTs (Non Fungible Token ; une oeuvre d’art possédant comme une sorte de certificat d’authenticité afin de garantir l’authenticité justement de cette dernière. Ce certificat contient toutes les informations utiles de celle-ci : titre, nom du créateur, date et lieu de création, prix de vente, prix d’achat, les acheteurs et vendeurs le cas échéant etc…) Ses créations peuvent être acquises sur Opensea.

Eric Takukam a donc un univers très graphique, très coloré et en apparence assez simple d’exécution. De plus, il propose un travail d’animation de ses œuvres qui ajoute une vraie plus-value à celles-ci. (Téléchargez ArtiVive et essayez 😉 ) Ses thèmes de prédilections tournent autour des symboles liés au peuple des Grassfield ; terme qui désigne les peuples de l’Ouest Cameroun (représentation des masques éléphants utilisés par les initiés de ces peuples dans les cérémonies, reprise des symboles du tissu Ndop portés par les notables, rois et reines, etc…) 

Il raconte la vie quotidienne et les valeurs ancestrales : fusion entre vie moderne et valeurs traditionnelles dans le but d’essayer de garder en vie les valeurs ancestrales. Il essaie d’amener un œil critique sur les nouvelles manières de vivre, occidentalisées et de les mettre en parallèle avec ce qui se faisait autrefois au Cameroun. Eric Takukam n’a pas peur de ce retour aux sources et n’hésite pas à retourner au village de temps à autre pour s’inspirer. De même, le terme très souvent péjoratif de “villageois” ne le dérange pas, au contraire, il a même intitulé sa dernière exposition “villadin” (contraction de villageois et citadin). 

Il faudra noter que ces thèmes de retour aux sources, occidentalisation des manières de vivre sont au cœur des débats et des préoccupations des Camerounais. C’est pourquoi les artistes de tout bord n’hésitent pas à mettre au centre de leur travail tous ces questionnements.

Eric Takukam ne se limite pas seulement aux arts plastiques mais il explore aussi le milieu de la mode et des objets sur lesquels il peut exprimer sa griffe ; qui ne voudrait pas d’un Tote bag ou d’une robe qui s’anime ?! En résumé, cet artiste est à suivre car il est pionnier dans le pays d’un point de vue intégration du digital dans son travail de manière active.

Tendez vos téléphones avec l’application ArtiVive activée pour voir ses oeuvres se mettre en mouvement :

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