#VIKING: Explociné/ Et les femmes ?

“La Valkyrie qui m’accompagne hurle et fait éclater sa joie, sa haine. Elle a soif de sang, soif de tuer”, Dwight McCarthy aka Clive Owens in Sin City (Frank Miller, 2005). 

La femme viking a fait couler beaucoup d’encre, autant que son homologue masculin. Celle-ci est souvent représentée comme une guerrière puissante et sans peur à l’image de Laguerta de la désormais culte série Viking. Une vraie Valkyrie en somme qui, à l’image de ces divinités mineures, symbolise la femme indomptable et légèrement (mais alors là très légèrement) sexualisée. Tout comme son homologue également, souffre cependant de la vision romantique et largement répandue agrémentée de fantasmes érotico-paternalistes (coucou Xena) et de raccourcis historiques. 

Foyer, société, parité 

La femme viking, historiquement, bénéficie d’une position bien enviable par rapport au reste du monde médévial. Elles sont traitées avec un certain respect, ont accès à la plupart des biens et nourriture tout comme les hommes. Elles participent également à l’élevage et aux travaux agricoles, ces derniers jugés bien souvent masculins car nécessitant une grande force musculaire. Ces femmes, selon les archéologues, étaient donc grande, forte et en bonne santé comparées au reste de l’Europe de l’époque. Elles bénéficient également d’une meilleure situation. C’est elles, en effet, qui vont garder le foyer et les exploitations lorsque les hommes sont au combat. Un rôle important et qui va leur donner une position appréciable au sein de leur société. Si tous les spécialistes ne sont pas d’accord sur le fait qu’elles auraient été en personne sur le champ de bataille, il n’en demeure pas moins qu’elles savent défendre leurs terres et leur famille en cas de besoin. 

Une vision de la femme qui, malgré l’avance paritaire qu’elle représente, n’est que peu représentée à l’écran. Le cinéma lui préfère, tout comme pour les hommes viking, un personnage de combattante sanguinaire et fière. 

Le personnage de Lagertha de la série Viking nous apporte (enfin) un vent de fraîcheur quant à cette question. Un bon début…

La problématique Valkyrie 

La Valkyrie est une divinité mineure du panthéon scandinave. C’est elle qui accompagne Odin dans sa chevauchée sauvage en quête des guerriers morts au combat les plus méritants. Elle les amène ainsi au Valhalla où elle les couvre de bienfaits. Paradoxalement, c’est également une fabuleuse guerrière animée d’une rage, dit-on, sans commune mesure. 

Cette image aux tendances belliqueuses va très rapidement s’étendre à toutes les femmes viking. Elles deviennent alors via les arts, la peinture et la littérature notamment, de véritables allégories de la femme forte. Laquelle sera récupérée par les luttes féministes comme celle de la Sorcière également en pleine révolution. La puissance fortement sexuée de ces combattantes devient alors le symbole d’un sexe qui est loin d’être faible. 

Les habitudes ont cependant la peau dure et surtout lorsqu’il s’agit de stéréotypes. La valkyries et à plus large spectre, la guerrière est encore extrêmement érotisée à la moindre de ces apparitions. Elle semblent de plus cantonnée à la seule tâche du combat et des jeux de l’amour et laisse les décisions stratégiques à ses supérieurs masculins. 

La femme viking, si elle apporte une autre vision de la femme, n’en reste pas moins à l’écran, pour le moment du moins, une femme objet. Loin du stéréotype de la mère de famille ou de la fragile petite chose, elle continue à être très sexualisée. De nouvelles figures semblent cependant faire surface et apportent un vent de fraîcheur à la vision de la guerrière. La révolution est en marche ?

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